Jamais cette évidence ne s'était imposée avec tant de force que dans cette chambre sinistre. Ces dernières années il avait changé, mais tout dans ce changement, il s'en rendait compte soudain, était allé contre la vie. Il avait accepté son sort, son métier, sa solitude, la montagne. Mais il n'avait plus rien désiré.
Dans le regard de Laure, il avait découvert un miroir et ce miroir, qui gardait la trace encore visible d'une époque d'enthousiasme, de folie, d'incertitude et d'amour, lui avait renvoyé une image insupportable de lui-même : celui d'un être dans sa plénitude physique mais éteint.