J’avais l’impression de zapper dans la vie des autres. De prendre les feuilletons en cours de route. Gélou et Gino. Guitou et Naïma. Serge et Redouane. Cûc et Fabre. Pavie et Saadna. J’arrivais toujours à la fin. Là où ça tue. Là où l’on meurt. Toujours en retard d’une vie. D’un bonheur. C’est comme ça que j’avais dû vieillir. À trop hésiter, et à ne pas sauter sur le bonheur en marche, quand il passait sous mon nez. Je n’avais jamais su. Ni prendre de décision. Ni de responsabilité. Rien de ce qui pouvait m’engager dans l’avenir. Par peur de perdre. Et je perdais. Perdant.