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Citation de coco4649


Hôtel Élise

revoici donc ma solitude et l’ombre
appliquée sur le mur des matins mornes
et le chemin que je sais vers les ponts
vermoulus qui ne mènent qu’à soi
folles arches du Faux Rempart
passerelles malicieuses du désespoir
je te tiens tu me tiens
par la barbichette
mais la bobinette cherra
je ne t’aurai donné que de vaines
rengaines et tu te souviendras avant de t’endormir
dans l’épuisante nécessité de l’oubli
de ce type falot et voûté rencontré sur un pont
ou bien dans une gare, était-ce encore octobre
était-ce avril déjà ? et tu t’endormiras
mais non ce n’est pas là ce que je dois écrire
au contraire ma vie commence, la dernière,
ma septième et providentielle existence
de vieux chat de gouttière enrhumé
je te la dois nous la vivrons comme si rien
ne devait en ternir la belle eau de miroir
et nous serons heureux puisque le bonheur grise
mieux encore qu’un vin de plantureux terroir
mieux que les airs finauds que nous musons à deux
par les nuits de bourgogne et d’âme hôtel Élise
mieux que crème de mûre et mirabelle exquises
nous rimerons de la belle aube au triste soir
il est minuit je tremble et je m’éloigne encore
je trinque avec moi-même aux amours de gouttière
et je dédie ce lai à mon verre qui tinte
ah j’aimerais au fond que le monde me laisse
pour viatique afin de n’être pas trop mort
la couleur d’une cicatrice de platane
et l’odeur étoilée d’une ancienne étreinte

p.58-59
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