La même année, Herbert publiait un très intéressant travail dans lequel il analysait deux cent cinquante cas de névroses traumatiques et arrivait à la conclusion que ces désordres ne sont pas dus à des lésions organiques de la moelle épinière, mais bien à des troubles fonctionnels du cerveau. Il faisait remarquer que les paralysies d’origine traumatique présentent souvent une certaine analogie avec celles qui sont provoquées par suggestion dans l’état hypnotique; il considérait l’hystérie et la neurasthénie comme les principales affections consécutives aux accidents de chemin de fer.
Le livre qu'on va lire est une oeuvre de haute et sage critique scientifique. Son utilité ne saurait être contestée. Depuis une vingtaine d'années, les travaux relatifs à l'hypnotisme se sont succédés avec une vertigineuse rapidité. Ils forment aujourd'hui une masse énorme de documents de très inégale valeur, au milieu desquels il est fort difficile de reconnaître le bon
grain de l'ivraie. Il importait qu'un homme de science, n'ayant pas pris directement parti dans les luttes de la première heure, n'étant engagé dans aucune école, consentît à se charger de la tâche fort délicate de dresser le bilan sincère et détaillé de l'état actuel de nos connaissances en matière d'hypnotisme.
Si l'hypnotisme a de tous temps préoccupé les esprits, il faut cependant reconnaître qu'il n'a été accepté par la science officielle que depuis une vingtaine d'années, depuis les recherches de Charcot.