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Citation de moravia


Me suis-je inquiété pour rien ? Comment savoir ? Il ne faut pas jamais tenter le Diable. Il y a toujours lieu de craindre les sicaires de bonne volonté, qui, pour se faire bien voir, devancent les ordres qu'ils n'ont pas encore reçus et qu'évidemment personne ne leur a donnés.
J'aurais pu me planter contre un arbre à trois heures du matin, bourré de vodka polonaise. A la spéciale Jaruzelski ! La fin tragique des dandys, Nimier, Huguenin, qui en aurait été surpris ?
Dans le lit d'une mineure, la poche bourrée de cocaïne, de quoi aurais-je eu l'air ?
Rossé à mort par un mari jaloux, qui m'aurait plaint ? L'ingéniosité policière est sans limites - pour peu qu'on la mette en branle. Pourtant je n'irai pas jusqu'à affirmer que les conseils restreints de l'Elysée aient envisagé, entre autres solutions, les plus extrêmes. A force d'être averti des risques physiques que j'encourais, je finissais par y croire.
L'Elysée m'envoya le capitaine Paul Barril, qui n'y alla pas par quatre chemins.
Ou bien l'on me retrouvait par trois mille mètres de fond, dans un bac de ciment, en plein triangle des Bermudes, ou bien j'acceptais la villa Médicis, plus un fort dédommagement. Dans la première hypothèse, ma famille aurait reçu une lettre où je l'informais de ma décision de changer de nom, de vie, et de continent - et je passais pour assez fantasque pour qu'on ne crût pas aussitôt à un coup de pub.
Ceci prouve à quel point le langage politicien s'est détérioré : il est incapable de discuter à armes égales avec un homme intelligent. On préfère envoyer un spécialiste de la lutte antiterroriste - James Bond contre Homère ! Bref, on m'obligea à négocier avec le pouvoir.
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