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Citations de Jean-François Haas (16)


J'attendais le jour où mes parents m'offriraient une montre; je ne savais pas qu'en fermant le bracelet, que je rêvais d'acier, autour du poignet, on se menottait au temps et qu'il ne relâchait jamais personne. (p.31)
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Et, pour la première fois depuis longtemps, quand il s'est éloigné en moi, son départ n'a pas été une blessure qui se rouvrait. (p. 50)
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Comment notre petite ville avait-elle pu voter "Oui " (à l'initiative xénophobe) ? Qu'est-ce qui fermentait en elle, alors que les hommes et les femmes travaillent ensemble dans les usines, sur les chantiers, dans les champs ? Ils bâtissaient ensemble les maisons où ils habiteraient ensemble, la nouvelle école où leurs enfants apprendraient ensemble... Nos petits jardins fleuris, nos géraniums qui flamboyaient joyeusement aux balcons et aux fenêtres, comme une invitation à se réjouir, ne reconnaissaient pas ces hommes et ces femmes, ces enfants qui passaient, qui ne seraient jamais que des passants...
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"Nous aimions !", dit mon voisin, sans paradis perdu dans la voix, mais comme si le rire de ces années-là, ce rire de l'enfance qui s'attardait encore en nous tandis que nous en quittions le rivage pour avancer en eau profonde,n'avait depuis ce temps-là jamais cessé de nous habiter et qu'il fût encore ce qui nous rassemblait là en ce jour autour de notre ami et de Gabriella.
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J'en sais rien. Mais c'est mon avis.

Et certains ne supportent pas le pardon; ce serait accepter d'être aimé. Ou courir le risque de l'être…

Qui avait si longtemps vécu comme une horloge arrêtée.
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Je me souvenais que, l'été précédent, elle marchait devant moi. Mais aujourd'hui, j'avais beau me souvenir d'elle, je ne la voyais pas. (p.183)
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« Ces pauvres qui viennent frapper à ta porte... À la porte de ta maison bien chaude... Qui donc vient frapper à ta porte, toi qui as la foi, toi qui t'es agenouillé dans une église sainte, catholique, apostolique et romaine, abjurant le protestantisme de tes origines ? Allons, tu le sais bien : ces pauvres, c'est Lui : le Maître est là, et il t'appelle...
Mais il y a la raison. Il y a la foi, et il y a la raison : on ne peut pas laisser tous ces pauvres venir chez nous, étouffer ce que nous sommes comme des ronces étouffant la bonne graine. Que dira Dieu si nous laissons se perdre ce qu'Il nous a donné et qui nous a été transmis de génération en génération et qui est notre vocation ? La raison nous dit que nous ne pouvons pas accueillir plus de pauvres, que nous ne devons pas être des prodigues avec notre part d'héritage, notre nation, car la nation est un don de Dieu dont nous avons la responsabilité (es-tu responsable d'une nation ou de chacun de tes frères humains ?), et si nous laissons s'abâtardir la nation il nous en sera demandé compte... Ma nation, voilà mes frères... »
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Plus de quarante ans ont passé, mais je crois qu'ils n'ont pas réussi à en user la clarté en notre ami ; tout au plus à la polir, comme un galet, dont il avait gardé en lui, pour les partager la douceur et la lumière...
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Les livres sentent l'encre et la lumière (...), les livres sentent le pain. Lire encore quelques phrases. (p.133)
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Ce matin-là; nous nous sentions encore plus fraternels, un peu comme si nous avions remporté un match contre plus forts que nous. Et ce que nous vivions ensemble, c'était ce que le monde allait devenir, une seule humanité. Et nous nous regardions maintenant dans ce jardin, et Gabrielle vivait si loin, et notre ami était mort, mais nous n'avions rien renié de ce matin et de sa jeune lumière de printemps.
"Nous avons la chance d'être restés fidèles à nous-mêmes", dit mon voisin.
Mon étrange voisin, si "comme il faut" pourtant derrière sa cravate, si "comme il faut" dans son respect de l'ordre, reproduisant le souci de os parents que nous fussions "comme il faut", mais je crois que sa femme lui tenait la tête hors de ces apparences où il aurait pu se noyer.
"S'il s'était agi seulement d'être fidèles à nous-mêmes, dit sa femme et ma voisine, je ne sais pas si nous aurions tenu. Pour beaucoup, ça voulait dire la fidélité à leur nombril. Je crois plutôt que nous sommes restés fidèles aux autres… à ces hommes, ces femmes, ces enfants qui ne cessent pas d'avoir besoin de nous et qui nous tiennent éveillés. le vent a jeté les autres en nous comme des graines, et il ont pris racine."
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Aller à leur rencontre, et Gabriella errait avec lui dans une voiture achetée là-bas, ils erraient d'un parking l'autre et rencontraient des familles sans autre maison que leur voiture et leur disaient : À Buford, il y a de la place pour vous, leur montrer des photos de Buford, il y a du terrain, vous construirez une maison, nous bâtirons ensemble des maisons de ceci et de cela, des maisons de rêve et de toiles et de voiles, des maisons de rien et de nous-mêmes, des maisons de tôle ondulée et de cartons et de planches et de ferraille, nous ne plierons pas, nous n'abdiquerons jamais l'être que nous sommes, c'est tout ce qui nous reste et vous ne nous en exilerez pas, et cet être qui nous reste est de toiles et de voiles et de cartons et de planches et de tôles et de rien et de tout et rien, et tout cela tombe en quenouille et file un mauvais coton, une cité de fantômes qui veulent renaître, une cité pour se relever les uns les autres, une cité où chacun essuiera les larmes sur le visage d'un autre, sur la sainte face d'un autre, et sueur et la crasse et les crachats sur son front... Venez à
Buford, et ils arrivent à Buford, il en vient encore et encore, Pauvre fleuve de pauvres qui sentent la poubelle fouillée jusqu'au dernier os et les dépôts d'ordures et les parkings et les bas-côtés des routes, il en vient encore et encore..
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"Arancini", ça me faisait penser à ce qui était écrit sur le papier de soie qui enveloppait les oranges sanguines, les Moro, ce nom vous dit quelque chose ? - avec une tête d'Africain dessinée dessus. Il y avait le mot "arancia" qui apparaissait sur ce papier.
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Un soir de notre premier hiver de collège, ça devait être vers la Saint-Nicolas, j’entends encore sa légende se chanter dans ma tête, nous étions aller nous promener dans la nuit, du côté de chez Gabriella,(…) j’avais senti tourbillonner autour de moi les premiers flocons de neige, et la nuit qui nous entourait – il n’y avait pas d’éclairage public le long du ruisseau en ce temps-là -, la nuit qui nous entourait de son grand sommeil d’arbres et de gel me parut s’animer soudain, devenir battements d’ailes invisibles, froissements d’insaisissables essaims de papillons dont les couleurs se confondaient avec l’obscurité. Les flocons de neige, c’est blanc pourtant, mais pas dans la nuit. Et je les entendais envahir par grandes bouffées l’air autour de moi, plumes d’ombre parmi les ombres.
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L’homme qui fumait sa pipe allait chercher parmi les hommes leurs colères, leurs rancunes, leurs frustrations. Il les ramenait, les réduisait à cela, les enfermait là-dedans, comme on enferme les chiens dans leur colère et leur violence pour protéger les maisons, et tous ceux qui s’approchent sont pour l’animal le danger contre lequel il faut aboyer et qu’il faut mordre. Rendre l’homme méchant… Afficher l’avertissement « Homme méchant » aux barrières des douanes, aux clôtures des jardins, aux portes des maisons… Pourtant, si, au lieu de cela, il était aller chercher l’homme dans l’homme… Comme dans la nuit de la Résurrection va chercher Nekhlioudov dans Nekhlioudov… Notre ami avait écrit à l’homme qui fumait la pipe, « Conseiller national, Palais Fédéral, 3000 Berne». Il avait simplement recopié dans la Bible de Jérusalem deux verstes du livre de l’Exode, le verset 20 du chapitre 22 et le verset 9 du chapitre 23 (…)
Il n’avait pas reçu de réponse, ni alors, ni plus tard. Savoir ce qu’éprouve l’étranger ? I nous suffisait pour cela de rencontrer le regard de Gabriella à certaines heures. Mais l’homme qui fumait la pipe avait étouffé en lui la capacité de l’homme à écouter en lui-même « ce qu’éprouve l’étranger » et il travaillait à l’étouffer en chacun.
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Les Russes étaient prisonniers dans des camps, en Allemagne, ils avaient faim, les nazis les traitaient comme des bêtes et Staline les méprisait comme des lâches, des traîtres qui ne s’étaient pas battus jusqu’au bout.
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“Passer les murs est une chose douloureuse, on en tombe malade mais c’est indispensable. Le monde est un. Quant aux murs… Et les murs sont une part de soi – on le sait ou on l’ignore, mais c’est ainsi pour tout le monde, sauf pour les petits enfants. Pour eux, pas de murs.” In “Vermeer” Tomas Tranströmer.
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