Le curé prépare déjà ses ornements car ce sont de "riches Noces". Le maire se rase car, celle qu'on marie, c'est la fille d'un dynaste de la vallée de l'Ouvèze ; quoique, à la rigueur, c'est peut-être elle ; mais il y a un dynaste chaque fois qu'il y a une ferme). Le village où doit se faire la cérémonie officielle se réveille, se prépare. On se parle de fenêtre à fenêtre, de porte à porte. On suppute l'opulence des richesses qui seront étalées. On se demande jusqu'où ira l'étalement de l'orgueil et de la fierté. On commence déjà à réagir, à se défendre, à se poser en face de cet étal de richesse et d'orgueil. On sait déjà ce qu'on va dire, de quelle façon on protégera son amour-propre. Dans les villages, les bourgs, les fermes, on attelle les chevaux aux charrettes ; on ajoute des bancs à la jardinière ; on place des chaises dans les tombereaux ; on selle les mulets pour les femmes ; on rempli les réservoirs des camionnettes ; on tourne les manivelles des autos pour être sûr qu'elles se décideront à partir.