[…] « Mais si la lecture est soupçonnée de pervertir, de manifester des désaccords avec l'ordre et la morale établis, elle est source de plaisir et d'évasion. Cet état de grâce que confère la lecture se traduit par des portraits de lectrices, abondants dans l'oeuvre de Fragonard. Le catalogue Rosenberg en propose de nombreux exemples. Tout d'abord le plus rayonnant peut-être, « La Jeune Liseuse », une belle jeune fille de profil, la tête inclinée vers le livre qu'elle tient de sa main droite, la gauche posée sur la table devant elle, le dos appuyé sur un coussin moelleux, tout vise à rendre l'intensité et le plaisir de lire. Pourtant ses joues sont bien rouges. A quoi rêvent-donc les jeunes filles qui lisent ? » [...]
Lecture et livres (p. 52)