Jean L`Herminier

1942. La flotte française de la Méditerranée reste une puissance imposante... Et impuissante. Depuis deux ans, conformément à l'armistice signé par le maréchal Pétain, les navires sont au port, inutiles. Mais suite à l'opération Torch, les alliés sont maitres du Maghreb français. Ce n'est qu'une question de jours avant que les Allemands n'envahissent la zone libre en représailles. Les ordres sont formels : la flotte ne doit tomber ni entre leurs mains, ni dans celles des alliés. Elle doit se saborder.



Une poignée de capitaine ont décidé de ne pas obéir. Jean l'Herminier, capitaine du sous-marin Casabianca, est l'un d'entre eux. Cette nuit là, au milieu des bâtiments en feu, profitant de la panique et du désordre générale, ils parviennent à appareiller discrètement. Parmi eux trois sous-marins parviendront à forcer l'entrée de la rade, dont le Casabianca. Direction Alger, fraichement libérée. Ils arriveront dans une ville en plein chaos politique, entre un Darlan soutenu par les Américains et un De Gaulle n'ayant pas du tout l'intention de laisser au pouvoir le régime vichyste.



L'Herminier et son équipage évitent soigneusement de tremper dans ces querelles. Ce qu'ils veulent c'est retourner au combat – et ils le pourront bientôt ! Une mission très spéciale leur est assignée : faire passer des armes à la Résistance en Corse, en profitant de la nuit pour faire surface en des points discrets de la côte. En pratique il faut convenir d'un rendez-vous avec les résistants, réussir à les retrouver sur place au milieu de la nuit, mettre les zodiacs à l'eau, les charger d'armes et faire des allers et retours entre le navire et la plage… Tout en prenant garde à ne pas s'échouer contre les récifs, et en évitant les patrouilles italiennes et allemandes !



Le plus étonnant, c'est qu'ils réussiront ce petit manège plusieurs fois sans trop de problèmes ! Ils débarqueront ainsi armes, munitions, radios et même agents spéciaux de Londres. Le grand jour arrivera le 8 septembre 1943… Et impliquera encore le Casabianca ! L'Herminier raconte avec précision la vie à bord, les opérations spéciales. C'est avec émotion qu'il se rappelle l'entrée du sous-marin dans Ajaccio libérée, au milieu de la population en liesse.



Outre l'aventure et l'intérêt des évènements historiques racontés, ce livre représente donc un très rare et formidable témoignage sur la vie des sous-mariniers pendant la seconde guerre mondiale. Je n'en connais guère d'autres.

Le 27 novembre 1942, la flotte française reçoit l'ordre de se saborder à Toulon. Le Commandant Jean L'Herminier parvient à quitter le port avec le sous-marin Casabianca et son équipage pour rejoindre Alger.

Cet acte est héroïque et historique.

Depuis Alger, le sous-marin et ses hommes accomplissent ensuite des missions secrètes pour la Résistance (livraisons d'armes, d'état-major, et même transport de commandos) qui permettent la libération de la Corse.

L'ouvrage est divisé en chapitres, chacun pour une mission particulière, rédigés par le Commandant à partir du journal de bord du sous-marin.

Jean L'Herminier ne tarit pas d'éloges sur son sous-marin et sur la valeur de son équipage. Bien qu'il s'en défende, son écriture montre aussi qu'il a des lettres, certains passages rappelant même L'Odyssée d'Homère. Il a conscience aussi d'écrire pour les profanes, mais même dans ce cas, le vocabulaire spécifique entrave parfois la nette représentation des actes.

Ce qui est cependant à retenir de ce texte, et c'est en cela que l'auteur a atteint son but, c'est bien de rendre compte des conditions de vie à bord en temps de guerre, et des valeurs qui animent ces hommes hors du commun, au service de leur patrie, quoi qu'il leur en coûte.

A ce jour, le Casabianca navigue toujours pour l'armée française.

Le commandant L'Herminier relate ici les exploits du sous-marin Casabianca entre le 15 avril 1942 et le 15 septembre 1943 et de son équipage, avec, pour point de départ, leur incroyable fuite de la rade de Toulon en pleine attaque allemande. Si le texte est sans fioritures ni, selon ses mots, "littérature", le récit n'en reste pas moins poignant, haletant et émouvant. C'est le témoignage de ce qu'ont vécu les 85 hommes à bord du Casabianca pour apporter une aide qui fut précieuse à la libération de la Corse pendant la Seconde Guerre mondiale. Même si, par moments, le vocabulaire maritime m'a un peu échappé, cela ne m'a pas empêchée d'être impressionnée par le courage de ces hommes et de trouver cette lecture passionnante.

L'auteur s'en confesse lui-même, cet ouvrage n'est ni un récit, ni une étude exhaustive des faits de guerre du sous-marin Casabianca. Il s'agit simplement de l'hommage rendu par un officier aux hommes extraordinaires qu'il a eu l'honneur de commander.



On ne cherchera donc pas les qualités littéraires de cet écrit, encore qu'il puisse en remonter à plus d'un, mais on se laissera davantage touché par l'humilité et la profonde gratitude qui en ressort. Ce livre est un trésor car il célèbre la grandeur de l'âme française et sa soif d'une liberté fraternelle.



Pour les amateurs du genre, ils découvriront en outre les vivissitudes de la vie des combattants des profondeurs, engagés dans des missions secrètes de préparation de la Libération.



Merci aux Editions du Triomphe pour cette ré-édition.

Ce récit d'une des belles aventures de la seconde guerre mondiale est raconté par un témoin on ne peut plus qualifié , le commandant du Casabianca . Ce moment d'histoire est aussi inscrit dans mon histoire familiale car mon père fit partie de l'équipage de ce sous-marin en particulier au moment des opérations qui aboutirent à la libération de la Corse.

Novembre 1942, les Allemands envahissent la zone libre. La flotte francaise, en grande partie située à Toulon observe la neutralité dans le conflit depuis l'armistice. Face à l'arrivée imminente Allemande, la consigne est de saborder les navires. Le jour venu de l'entrée des forces nazis, le sous marin Casabianca aidé par la mise en route rapide de ses moteurs, quitte le port et se rend vers Alger. Le commandant L'Herminier comme ses hommes veut combattre, participer au conflit au lieu de rester définitivement sur la touche.

Une fois arrivée de l'autre coté de l'Atlantique, se gardant de prendre part dans les conflits politiques sur le leadership de la France Libre, lui et son équipage va se voir confier une succession de missions visant à aider la Corse résistante à se libérer : livraisons d'armes sur la cote, débarquement d'agents .

Les missions sont racontées en détail, entre la tension de l'attente au crépuscule devant les plages corses et les détails techniques propres à la navigation et s'achèvent par l'arrivée triomphante à l'été 43 dans le port d'Ajaccio libéré.

Une page brillante de la marine Française durant la période 39-45

Ce petit livre autobiographique raconte la majeure partie de la carrière de l'officier sous-marinier L'Herminier, entre 1921 et 1941. En bateau, en hydravion et en sous-marin, dans tous les coins de l'ex-empire colonial français, puis lors des premières années de guerre en Ecosse (mission en Norvège) puis au Maroc et en Tunisie, nous le suivons dans ses aventures et accidents parfois très impressionnants.