Je pense en moi-même au premier pylône électrique qui fut à ma connaissance l'objet d'un sabotage dans la région parisienne. Il s'agissait d'une ligne à haute tension dans la région d'Etampes. Deux groupes de trois camarades s'étaient concertés pour réussir l'opération, mais ils ne possédaient aucun matériel pour en venir à bout. Ils avaient décidé d'attaquer les pieds du pylône avec deux scies à métaux.
La sentinelle reste toujours dans l'ombre du pylône. Raymond profite de ce court répit pour jeter un coup d'œil vers l'autre pylône. Il semble que quelque chose remue, vers le milieu du terrain. Ca doit être les copains. Mais non, on ne voit rien. Il repart avec plus de confiance. Encore une trentaine de mètres et l'on pourra se dissimuler dans le prolongement de la base du pylône. Derrière, Victor, dont la tête frôle les talons de son camarade, imite tous ses gestes. On approche de la zone de sécurité. Un effort, et l'on cessera d'être dans le champ d'observation de la sentinelle.