Il aime assez la définition que je lui donne de lui-même : le premier Prix Nobel qu'on ne puisse pas mettre entre toutes les mains
Gide n'a pas eu de funérailles nationales (il en fut un moment question). A considérer son prestige dans le monde, elles n'auraient pas été déplacées ; elles l'étaient à d'autres titres et d'abord par rapport à lui, qui s'est toujours senti si mal à l'aise dans l'officiel.
Sa vie venait de s'encombrer d'un élément nouveau : une voiture. C'était la première fois qu'il possédât : il l'avait choisie somptueuse - une grande De Soto d'un bleu au-dessous de l'outremer.[...] C'est dans cette voiture qu'Herbart*vint me chercher à Grasse, où nous avions travaillé tout un après-midi autour de l'Anthologie[...] Nous eûmes, ce soir là, une conversation assez gaie à propos de Gide, de son mélange d'avarice et de générosité, que la Petite Dame** expliquait par une mère avare et un père prodigue.
*Pierre Herbart (1903-1974)romancier, essayiste et résistant français .En 1937, il accompagne en Afrique André Gide . Il publie en 1939 un témoignage sur « la malveillance d’un homme et d’un système », le Chancre du Niger, dont André Gide rédige la préface.
**Maria Van Rysselberghe, confidente d'André Gide, sa fille Elisabeth fut la mère de Catherine , fille de Gide