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Citation de araucaria


Comment nos ancêtres pourraient-ils se sentir Français? Ils sont les hommes de tel seigneur, les ouailles de tel curé, se savent au mieux, habitants des terres des comtes de Champagne, d'Artois ou de Provence. Un paysan poitevin ne partage rien avec son homologue normand ou bourguignon, pas plus - comme on l'a dit - l'impression d'avoir un même roi ou une administration commune que le fait de parler la même langue. Chacun parle le patois ou le dialecte de chez lui, et parfois même de sa seigneurie, car de l'une à l'autre, même si elles sont voisines, leur peu de contact fait qu'une chose n'y a pas le même nom ou qu'un mot n'y a pas le même sens. Prenons le banal exemple de la chèvre, partout présente et familière. Au gré des influences des langues des populations établies au sein de chaque région, son appellation a varié à l'infini : nommée une "chieuvre" à Reims, une "kèvre" à Lille, une "krabe" à Pau, elle devient une "chieuve" au nord de Châteauroux, une "chieube" à l'est et une "chièbe" au sud...
Au sein du royaume, on parle une multitude de dialectes et des milliers de patois propres à de très petits terroirs, multitude qui se maintient d'autant plus facilement que nos ancêtres n'ont jamais de contacts avec l'extérieur.
Le français n'existe pas. Lorsqu'il se constituera, il ne sera que la promotion, plus ou moins involontairement orchestrée par les rois de France, du dialecte parlé dans leur domaine propre, à l'origine l'Orléanais... (...)
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