L’observation des souffrances physiques et morales permet de constater
que la plupart résultent de la privation des joies et des plaisirs. L’ombre
est réelle, mais n’a pas d’existence propre. Elle atteste seulement l’absence
de clarté. Elle n’a pas pour autant le pouvoir d’occulter la lumière. La
privation de joies ou de bien-être, ainsi que la crainte d’en être frustré,
sont à l’origine de nos souffrances. « Qu’un seul être nous manque et tout
est dépeuplé » dit le poète. On peut ajouter que si les biens et les objets
que nous aimons disparaissent, l’univers devient sans attraits. Ces arrachements rendent sombre le plus radieux des soleils.
Paradoxalement, l'abondance des observations, des expériences, des hypothèses est telle que fort peu parviennent à chaque chercheur. Et si d'aventure elles lui parviennent, le malheureux est écrasé sous une documentation telle qu'il n'a ni le temps ni les possibilités d'en prendre connaissance. Pour pallier ces graves inconvénients, chaque discipline s'est créée pour son usage et ses interéchanges un vocabulaire spécialisé, un jargon, qui est littéralement ésotérique et que seuls les initiés comprennent. Il en résulte une nouvelle Babel scientifique inaccessible à l'immense majorité des hommes moyennement cultivés.
Si bien que, loin de résoudre les énigmes de l'homme et de l'Univers, chaque expérience soulève et propose des énigmes encore plus vastes, des problèmes plus nombreux, des notions de plus en plus subtiles et profondes. De plus, avec les moyens actuels de recherche, les chercheurs du monde entier forment des équipes plus ou moins solidaires qui doivent ou devraient échanger les résultats de leurs travaux. Les possibilités de communication avec l'électronique, l'audiovisuel, les télétransmissions devraient dynamiser et accélérer les recherches. Cela se fait mais trop peu, hélas !
Les premières phrases : Enfin j'ai ma ceinture noire ! Il me semblait que je n'y parviendrais jamais. De nombreuses compétitions, un travail acharné et décevant, quatre ans d'efforts, des hauts et des bas, m'avaient permis d'accéder enfin à la ceinture noire, au 1er dan. C'est avec allégresse que j'ai signé, au Collège des Ceintures noires, l'engagement sur l'honneur de continuer le judo, sauf empêchement grave, toute ma vie. Entrer dans cette grande fraternité des Ceintures noires me causait une joie profonde.
Ces immenses foules d'hommes pourtant intelligents et ayant les lumières suffisantes, celles de «l'honnête homme», se sentent à l'extérieur et comme exclus de ces cénacles. Ils en conçoivent une admiration sans mesure pour ces «savants» auxquels ils s'en remettent aveuglément pour la connaissance de tout ce qui touche au réel. Mais l'homme, la nature, la terre, la vie sont-ils réellement améliorés par les découvertes scientifiques ?
Dans son village, l'homme prend l'esprit de clan et entre, avec son clan, en compétition avec le village voisin. Si ce n'est pas le village, c'est la région. Dans sa maison, il a des conflits avec les autres locataires, sa concierge, etc. Dans sa famille, qui peut prétendre que l'homme soit paisible ? La vie en commun comporte - dans la famille comme partout - conflits, luttes, combats.
Sortons un instant de l'humanité. Cet esprit de combat est-il seulement le propre de l'homme ? Non ! Partout il v a lutte, combat pour la vie, sans merci et sans trêve, dans les océans, sur la terre, dans les airs, c'est manger ou être mangé.
Les premières phrases : Certains pensent que la pratique du judo et l'habitude du combat risquent de provoquer chez le pratiquant un état d'esprit agressif et violent. Selon eux, le fait de ne plus avoir peur de combattre risque d'installer chez le judoka une tendance presque automatique à la bagarre. En ce sens, pour ces amoureux de la paix à totu prix, le judo serait néfaste et il serait dangereux de l'enseigner aux enfants comme il est dangereux de leur offrir des panoplies d'armes. Tout ce qui prépare au combat, avec ou sans armes, serait mauvais et devrait être exclu.
L'homme seul, qui vit à l'écart de la société et de ses conflits est-il, de ce fait, paisible ? Non ! Même dans un désert, une forêt, une caverne, l'homme est en conflit avec lui-même. Une partie de lui veut une chose, une autre partie en veut une autre. Pour que chaque homme règne dans son propre domaine, il doit livrer combat aux tendances multiples et contradictoires qui le tiraillent dans tous les sens.
«Toute victoire qui n'entraîne pas la conviction et la transformation du partenaire, n'est qu'une apparence et une illusion.
Vaincre sans convaincre n'est rien.»
- Jigoro Kano
Pour être souverain en lui, il doit vassaliser ses instincts.