Jean-Marc Lelong

À votre âge vous avez peut-être besoin de lunettes. Je vais contrôler votre vue. Vous lisez les plus petites lettres que vous pouvez voir.
- " imprimerie Carbi frères
Coron - les - mines
Enregist. 5813-2911560
Reproduction même partielle interdite"
après je distingue mal, vous voyez bien que mes yeux ne sont pas bons.
- C'est bien ça, mais après ne vous inquiétez pas, c'est juste un défaut du papier.

Ben voilà ! T'as vu le mousse ? Faut savoir leur parler, aux plouques … l'estomac direct … des bêtes … t'es con, mais t'apprendra.

"La famille, elle est bien où elle est. Quelle y reste."

- Et que vont dire les lecteurs quand ils s'apercevront qu'il manque une page ?
- Y s'en apercevront pas puisqu'elle y est plus. Si elle y était, y verrait bien qu'elle y est, mais comme elle y est pas, y seront pas étonné de pas trouver une page qui y est pas. C'est idiot ce que vous dites.

- Vous savez lire le solfège, déchiffrer une partition ?

- Certainement pas, j'ai pas besoin de papier pour faire de la musique, j'ai mes deux oreilles qui fonctionnent bien.

- Je veux bien vous croire, mais ça aide un peu.

- On n'apprend pas à lire et à écrire avant de savoir parler, alors je ne vois pas pourquoi y faudrait d'abord apprendre les notes sur le papier avant de taper sur un piano.

- Avez-vous connu des problèmes de couples ?

- Quand j'étais jeune, il y a quelques temps, y en avait un qui me courait derrière. Il était comme un chien en chaleur, y mangeait plus, y dormait plus, y bavait partout, il était comme fou. [...] Il en avait qu'après moi.

- Alors vous l'avez épousé et vous avez eu des problèmes de couple...

- Certainement pas. C'était mon grand-père. J'allais quand même pas l'épouser. J'aurais l'air de quoi maintenant avec un vieillard comme mari ?"

(A l'occasion de son anniversaire, Carmen Cru reçoit une carte de... vœux de la part de... sa mère !!)

Ma fille

Ce petit mot pour t'envoyer mes
vœux à l'occasion de cette fin d'année
c'est pas la peine de répondre j'ai gardé
ta carte de l'année dernière n'oublie
pas d'être sage et ne fais pas de bè-
tises j'espère que tu ne mets pas de
pantalon tu sais que je te l'ai interdit
ferme le gaz avant d'aller au lit

ta mère

(Carmen Cru met des serpents chez ses voisins...)

-J'en ai mis partout, y vont détruire tout la vermine, fallait bien que quelqu'un s'en occupe ça devenait insalubre. [...] Les gens se complaisent dans la saleté et les parasites. Y en a pas un qui lèverait le petit doigt. Pas de ça chez moi. J'ai des feignants et des malpropres comme voisins, et faut que je les endure, y a des fois où je m'admire.

Monsieur le Procureur de la République,
Je ne peux plus passer un dimanche tranquille. Il y a des énergumènes sans nom qui viennent m'agresser chaque dimanche. Je vis seule et je suis très âgée. Je ne peux pas me défendre contre ces gens que je ne connais pas. Je n'ai plus d'intimité, ils troublent le repos que, vu mon grand âge, je dois prendre chaque dimanche. Ils m'insultent et profitent de ma sénilité pour m'abuser. J'ai donc l’honneur et l'avantage de porter plainte contre ces individus afin que vous les arrêtiez. Signé, Carmen Cru.

- Vous détériorez les ouvrages de la bibliothèque !
- C'est une page qui m'intéresse. Le reste du livre est pas bon.
- Et que vont dire les lecteurs quand ils s'apercevront qu'il manque une page ?
- Y s'en apercevront pas puisqu'elle y est plus. Si elle y était, y verraient bien qu'elle y est, mais comme elle y est pas, y seront pas étonnés de pas trouver une page qui y est pas. C'est idiot ce que vous dites.

- Sous-brigadier de 1 ère classe Cru, M le commissaire . Je vous amène la convoquée, ma synonyme : CRU, comme moi.
- Homonyme
- Vous l'entendez M.le commissaire ? Elle a pas arrêté de m'outrager de grossièretés depuis qu'elle est entrée. C'est pourtant ma synonyme.

Le sommeil ne veut point venir ce soir. Alors Carmen ouvre son livre de photos et nous dévoile son enfance, son adolescence et sa vie d'adulte. Le temps passe, et Carmen est toute surprise qu'il soit déjà matin. "J'ai quand même pas perdu la nuit à regarder des images ?"

- Excusez-nous Madame, ces deux places sont libres ? tout est plein ...
- En poussant un peu le cageot ...
- Si vous voulez vous assoir là, faut vous y assoir. Mes faut pas toucher à mes affaires personnelles, j'ai pas essayé de tripoter votre sac à main.

- Regarde donc ce qu'y arrive... si c'est pas honteux de voir ça ... Faut le voir pour le croire !
- Un enterrement de pauvre ! un misérable qu'on porte en terre ... De nos jours voir encore ça, c'est une honte !
- On se demande à quelle époque on vit ...

L'intégrale indispensable de ce personnage détestable à souhait !
De l'humour à revendre grâce aux interactions dans sa rue !
Elle est sale, laide à faire peur aux oiseaux, pingre, malpolie, aigrie, odieuse, et le seul point positif serait de ne l'avoir jamais ô grand jamais en voisine, en cliente, ni même en passante qui passe !

Lelong devait avoir "La Carmen" dans les parages pour avoir si bien croqué ce grand classique de la BD !

Faut pas mélanger les dentelles avec les serpillères, on a sa dignité.

- Vous avez cogné mon vélo tout à l'heure en le montant. Y a une pédale qui coince, ça fait du bruit, faut le réparer, c'est de votre faute.
- Fait chier. Elle peut pas se payer un vélo neuf ? Il est complètement cuit celui-là, y va finir par casser en deux.

- C'est pas Truc qu'elle s'appelle, M. le Duc, c'est CRU, C-R-U. Vous allez apprendre à la connaître, M. le Duc.
- Je croyais qu'on leur avait tous coupé le cou autrefois, mais y a de la négligence partout.
- CRU. CRU. Ce nom a le corps du chêne, la force de l'ouragan, la race du fauve, la trempe de l'acier. Peste. Quel tempérament, bon dieu. Quel tempérament. J'aime ça.

Je suis un peu sec et y a un bal samedi. Faut payer le coup à boire aux fille, le verre de blanc, c'est pas donné, et ça tète, les filles. Ça coûte.

La première fois que je t'ai vue, sur ton vélo, zigzaguant, que tu as heurté le trottoir en grommelant, tes cabas emmêles au guidon, ton cageot ficelé sur le porte-bagages, tanguant, j'ai fait qu'un bond.

Satyre.

Les fleurs, le poème, c'est moi. Je t'ai suivi CARMEN; je pouvais plus tenir....