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Critiques de Jean-Marc Troubet (138)
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Mon voisin Raymond

Cette BD raconte tout simplement une année de la relation entre deux voisins. Au fil des saisons, Raymond initie son jeune voisin au jardinage, aux champignons et à la contemplation des paysages.



Au fil du temps, on s'attache à Raymond. Ce petit vieux cultive l'art de vivre. Le personnage à un côté très apaisant et je trouve qu'il est en décalage avec notre façon de vivre actuelle. En harmonie avec la nature, il nous rappelle qu'il faut prendre notre temps, regarder autour de nous, se poser, simplement.



J'ai vraiment aimé ces moments de tendresses, d'émotions et de contemplations. La relation qui se noue entre les deux personnages est pleine de respect. Franchement, cela fait du bien!



L'esthétique est remplie de belles couleurs et de détails dans les paysages mais les personnages sont un peu trop grossiers à mon goût.
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Mon voisin Raymond

Voilà une BD où il n'y a pas vraiment une histoire, mais tous les petits riens qui font la vie quotidienne lorsque l'on est vieux et que l'on habite un hameau isolé, quelque part en Dordogne.



Le dessinateur est le voisin le plus proche de Raymond et il va régulièrement le voir, pour rendre service ou pour prendre des nouvelles. Raymond a vécu là toute sa vie, il connaît la campagne comme sa poche et chaque saison amène des occupations différentes. Tailler la vigne, aller aux champignons, fendre du bois, observer des palombes.

Troubs prend souvent un café avec Raymond, les conversations se prolongent, surtout à l'automne lorsque le moral baisse. C'est dur la campagne lorsque l'on vieillit et que l'on perd de l'autonomie. Mais cela ne dure pas et Raymond repart de plus belle, toujours occupé à quelque chose.



Le graphisme accompagne bien le propos, les traits sont simples et chaleureux, les couleurs épousent les changements de saison et la maison de Raymond respire la France rurale. Je n'oublie pas Odette qui amène une jolie touche de tendresse avec la déclaration d'amour à son Raymond.

Un beau moment de lecture, qui donne un peu la nostalgie d'une vie plus en phase avec les rythmes naturels, une parenthèse bienvenue dans l'agitation citadine.
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Mon voisin Raymond

Au rythme des saisons, on suit le quotidien tranquille des lieux et l’on découvre le quotidien de Raymond. Les conversations sont faites de peu de choses, d’un oiseau qui passe, de la météo ou de vieux souvenirs.
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Mon voisin Raymond

(EM971) J'ai beaucoup aimé cette BD : le réalisme des dialogues, la douceur et la tendresse du graphisme, des personnages, des relations qui se tissent au fil des saisons. Seuls les rares passages où les animaux prennent la parole me gênent. Ca ne va pas avec le reste. En revanche, je pense que cette BD ne convient pas pour le prix…Elle va je pense leur tomber des mains...

(IK971) Un album qui prend son temps, le temps des saisons, le temps qu'il faut pour qu'une amitié intergénérationnelle s'installe. j'ai aimé le graphisme agréable et bien exécuté...Mais je suis d'accord, manque un peu de dynamisme pour nos élèves. Non pour le Prix.
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Mon voisin Raymond

Un hymne à la nature, à la simplicité, à la lenteur qui me donne juste envie de partir respirer le bon air loin de la ville...



C'est l'histoire...



De Raymond et Troubs dans un petit village de Dordogne qui vivent au rythme de la nature.



Au fil des mois  et des saisons nous partageons le quotidien de ces hommes.



Troubs aide son voisin octogénaire dans les travaux qu'il ne peut plus faire.



Raymond initie Troubs aux jardinage et aux subtilités de la campagne tout en lui racontant avec une certaine nostalgie ses anecdotes du passé.



Une Bande dessinée qui nous rappelle que l'on ne prend plus le temps de regarder, d'observer la nature et de se poser tout simplement dans nos vies d'hyperactifs. Elle nous rappelle aussi le bonheur simple de l'échange avec l'autre et de la transmission.




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La longue marche des éléphants

Pendant l’hiver 2015, le Centre de Conservation de l’Eléphant du Laos a organisé une caravane de pachydermes pour un parcours de 500 km. Les deux dessinateurs, Nicolas Dumontheuil et Troubs, ont suivi cette expédition et en ont livré chacun un récit personnel.

Cette BD est une création étonnante, un même sujet traité par deux auteurs. Chacun, observateur d’une expédition, a pris conscience de la dimension incroyable de l’éléphant au Laos. Il y a le mythe de l’animal, sa place dans l’histoire, sa relation avec les êtres avant et celle aujourd’hui. Chaque récit, au-delà de ses particularités et des qualités des auteurs, laisse émerger les différentes strates de l’animal. Cette BD est émouvante, passionnante et d’une grande richesse.

Les deux récits ne cherchent pas à se compléter mais apportent leur pierre à l’édifice : raconter un animal qui a sa place dans l’histoire d’un pays, élément rare dans l’Histoire. Nicolas Dumontheuil met en scène un homme, (une sorte de double) qui guide le lecteur dans ce monde. Le discours est documenté et clair. Quant à Troubs, il passe outre les mots pour concevoir les ficelles de la relation entre l’homme et l’éléphant. Il créé ainsi de nombreux jeux physiques et morphologiques entre les deux mammifères. C’est drôle à découvrir et beau à admirer. En filigrane, la disparition des éléphants du Laos apporte une dimension tragique à ces deux récits qui posent la question de la relation mais surtout celle de la perte de lien entre l’humain et l’animal, entre l’humain et cette terre qui le porte. Sans être étouffée par des propos environnementaux lourds et maladroits, Nicolas Dumontheuil et Troubs parviennent à transcrire leur découverte en récit, leur histoire en questionnement nourri d’émotions.
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Sables noirs: 20 semaines au Turkménistan

-La lessive? qu'est-ce que c'est?

-c'est quand on lave le linge

-Un poème sur le linge?!

-oui mais c'est une métaphore...ça parle aussi d'autres choses

-de quoi?

-D'avortement. D'inceste aussi

[...]

-Je voulais vous dire...J'ai lu les poèmes. La lessive...il faut le mettre dans le livre. Ce qui se passait à Paris à l'époque de Prévert...ça se passe ici. De nos jours.

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Va'a : Une saison aux Tuamotu

BD / Carnet de voyage du projet « Va’a Motu » (pirogue des îles) dont on peut suivre l’évolution sur Facebook (https://www.facebook.com/assovaamotu) sur le retour de la pirogue à voile dans la vie des Paumotu, entre nouvel Eden

•Hymne aux forces de la Nature

•Respect des rythmes de la Nature

et réalité triviale

•les manques de l’Education Nationale (collège unique en internat, études supérieures à Tahiti uniquement)

•les ravages de l’uniformisation des modes de vie

sous le regard amusé

1.des natifs

2.de la faune et de la flore

3.des enfants du dessinateur


Lien : https://mesmadeleines.wordpr..
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Viva la vida

Un peu d’innocence et d’espoir, porté par le talent de deux dessinateurs enthousiastes et humanistes, qui dépassent le reportage sur le vif pour proposer un poignant témoignage graphique de la misère et de la force d’un peuple. Bravo.
Lien : http://www.bodoi.info/critiq..
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Inuit

En alternant ces paroles avec des dessins de paysages, des illustrations de folklore ou de dialogues, les deux auteurs réussissent à sortir d’un simple cliché. Ils montrent ainsi non seulement une culture abimée, mais son aussi incarnation toujours présente, transformée, adaptée au monde contemporain mais réelle, et bien décidée à exister au XXIe siècle.
Lien : http://www.bodoi.info/inuit/
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Le Royaume des Kapokiers

Cette bande dessinée, n’est pas une BD classique. Les puristes trouveront à redire sur le positionnement et la surcharge de certaines cases par les phylactères, ou encore sur le découpage, mais ne nous y trompons pas il s’agit bel et bien d’une Docu BD et le but est atteint car elle est très pédagogique et regorge d’informations. Elle a totalement sa place dans une bibliothèque, à l’école et même à la maison.
Lien : https://lesamisdelabd.com/le..
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Le Royaume des Kapokiers

Cette bande dessinée est intéressante à plus d'un titre. Tout d'abord, pour le cheminement des personnages principaux, dont les pas nous amènent sur un territoire initial, le Parc National de Mole au Ghana et de tout son environnement immédiat. Pour les rencontres ensuite, et les échanges que cela génère et les sujets qui y sont abordés; avec l'environnement en point de départ et avec toutes les ramifications que ce sujet implique.

Pour le dessin, certaines cases de forêt appellent une forme de contemplation et sont, pour moi, d'une grande beauté et d'un énorme apaisement.

Je suis plutôt sous le charme de cet ouvrage, qui est beaucoup plus impactant et dense qu'il n'y paraît.
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Le Royaume des Kapokiers

Troubs réalise ici un véritable reportage sur ce parc situé dans le nord-ouest du pays : un parc à la « biodiversité précieuse que s’efforce de protéger l’équipe de 150 rangers et fonctionnaires du parc », un parc qui initie tour à tour des classes d’élèves venues découvrir ses activités et ses richesses, des enfants de petits paysans qui, chose étonnante, pour « les trois quarts d’entre eux n’ont jamais vu d’éléphants ».
Lien : https://www.bdzoom.com/19364..
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Inuit

On est frappé par l’incroyable résilience d’un peuple dont le mode de vie a été profondément bouleversé au cours du siècle passé par la colonisation européenne et la sédentarisation forcée.
Lien : https://www.ledevoir.com/lir..
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La longue marche des éléphants

Le Laos est un pays entièrement enclavé avec aucun accès direct à quelque océan que ce soit, sinon le Pacifique par le Mékong. Mais le Mékong n’est pas un fleuve facile et le Laos a besoin de voies de sortie importantes et sécures.



Le premier chantier a été réalisé avec la collaboration des Français d’EDF et des Chinois. Ce fut la construction du barrage hydroélectrique sur le Mékong. Le premier et probablement le second ont été construits sous la surveillance de WWF représenté à Vientiane par R. Ève jusqu’à un peu avant la pandémie du COVID-19, quand il a été muté çà Madagascar.



La question de l’utilisation du Mékong pour produire de l’électricité propre est un débat constant car cela oblige à calculer les débits et les productions en fonction du climat et des saisons. Le problème le plus difficile est qu’un barrage de retenue nécessairement retient de l’eau du fleuve pendant que le lac de retenue se remplit. Ensuite l’effet de ces barrages est extrêmement régulateur.



Ces barrages sont sensés produire l’électricité nécessaire pour le second projet qui est la réalisation d’un réseau ferré complet du Sud-Est Asiatique dont le Laos serait littéralement le centre, le pays de connexion. Il est depuis le tout début de décembre 2021 en voie de réalisation par l’ouverture de la liaison Vientiane, la Chine qui ainsi connecte le Laos avec le réseau ferré chinois qui ouvre la connexion sur la Belt and Road Initiative ferrée qui relie l’Asie, et en premier lieu la Chine avec l’entier de l’Europe.



D’ici quelques années le réseau ferré du Sud-Est Asiatique devrait devenir une réalité. L’étape suivante est la connexion de Vientiane avec la capitale de la Thaïlande. Ce développement entraine des critiques et même plus que des critiques des forces occidentales qu’elles soient politiques, économiques, écologiques, y compris des “volontaires” prétendument non engagés. Il est sûr que mille kilomètres de voies ferrées inaugurées en ce début décembre 2021 c’est incomparable au quatre ou cinq kilomètres de voies ferrées que les colonisateurs français ont laissés derrière eux au Laos.



Le projet suivant et qui remonte à une quinzaine d’année est la revitalisation des structures monastiques bouddhistes au niveau économique pour les rendre “sustainable”, capable de financer et produire leur propre développement, ce qui un peu plus que simplement durable. Ce projet est mené par l’Unesco et correspond à un retour du Bouddhisme Theravada, petit véhicule, qui pose que le Bouddhisme, ses institutions monastiques et ses moines sont au service de la société en ce qui concerne l’éducation, la santé, le conseil dans le domaine agricole ou commercial. Cette rénovation d’une tradition millénaire passe par la revitalisation de pratiques artisanales capables de produire des biens commercialement rentables et correspondant à certains besoins.



Cela pose alors un besoin nouveau que le chemin de fer va partiellement satisfaire : le développement d’un tourisme culturel et spirituel. Les Bouddhistes reviennent progressivement à certaines traditions fondamentales comme la méditation qui est de l’ordre de l’autohypnose, ce qui la rend très efficace dans le domaine de la relaxation, der la reconstruction mentale de personnes plus ou moins burnt-out par la vie moderne, mais aussi comme un moyen anesthésique non chimique utilisé ici et là dans le monde par des médecins et chirurgiens asiatiques.



On comprend combien l’Ouest, et surtout les USA et en partie l’Europe, peuvent être hostiles à ce développement. Il n’est possible que par la collaboration, coopération et coordination des actions des états et des pays du Sud-Est Asiatique pour l’essentiel menés par la Chine, au niveau économique, technique et social.



Quiconque ne prend pas en compte ces dimensions pour en rester à une approche soit antichinoise (position absurde), soit ne regardant que la surface écologique, par exemple le sort des éléphants (position de cécité volontaire), soit même en ne comprenant pas que le marxisme chinois est en phase très profonde avec les philosophies asiatiques et bouddhistes. Dans ce dernier on trouve des gens qui ne voient que le terme “communiste” et qui réduisent toute la réalité de cette entité géo-démographique à une tentative politique d’imposer un communisme toujours vu à l’ouest comme la dictature du prolétariat, même quand il n’y a pas de prolétariat.



Ainsi dans la BD une remarque est faite sur un instituteur de village dans les zones plus ou moins montagneuses, isolées de toute façon, qui est en uniforme apparemment militaire. On dirait qu’à ce moment-là quelqu’un a oublié comment l’éducation en France a été cruciale pour le développement et comment du temps de Jules Ferry un auteur comme le très chrétien Charles Péguy a défini l’instituteur comme le hussard noir de la république. Et les photos d’instituteurs en ce temps-là arboraient les costumes noirs ou gris sombre, et je me souviens encore dans les années 1950 des instituteurs qui portaient un tablier gris ombre, un cheveu plus clair que le noir. J’ai personnellement porté une blouse bleue jusque dans les années 1990 et dans l’enseignement industriel la blouse gris sombre était de rigueur dans les ateliers pour les professeurs comme pour les élèves, et doivent l’être toujours pour des raisons évidentes de protection contre la graisse, l’huile et simplement la crasse des machines. Une sorte d’uniforme en quelque sorte.



Le plus étonnant est comment le Bouddhisme est totalement ignoré, le Bouddhisme Theravada comme j’ai dit qui est un Bouddhisme de service de la communauté, à la différence du Bouddhisme tibétain ancien qui a quitté le Tibet pour l’exil avec son Dalaï Lama qui pose l’ordre religieux comme une élite religieuse mais aussi une élite très féodale, malgré l’évolution au Tibet même où ce quasi-servage des hommes et la totale dépendance inféodée des femmes ont été éliminées.



C’est un peu la raison pour laquelle je suis un peu désemparé devant cette BD et le spectacle musical. La BD a des dimensions picturales et même intellectuelles profondes d’humanité pour les éléphants et d’existentialisme expérientiel pour les Européens et autres militants écologiques de cette Longue Marche qui est bien sûr une allusion à celle de Mao Zedong. Mais la Longue Marche de Mao Zedong a été la marche qui a permis aux communistes chinois d’échapper à l’extermination pour pouvoir revenir en force contre les Japonais et pour la liberté de la Chine, acquise en 1949. La métaphore est puissante, mais les éléphants asiatiques sont des animaux nocturnes, alors que les éléphants africains sont des animaux diurnes. La Longue Marche alors devient une terrible cruauté de faire fonctionner ces éléphants nocturnes quasi aveugles ou très malvoyants dans la lumière du jour alors que normalement ils doivent se reposer pendant le jour.



J’ai vu cela au Sri Lanka, tout comme les défections des éléphants dans les chemins de la jungle le jour, prouvant qu’ils étaient passé là dans la nuit. J’ai aussi vu comment une jeune touriste américaine est morte piétinée car elle a désobéi aux ordres de rester dans la jeep, qui de toute façon était une absurdité puisque ladite jeep perturbait le repos desdits éléphants, et elle est descendue pour se rapprocher des éléphants au repos pour prendre une photo. Je parle ici d’éléphants sauvages absolument protégés au Sri Lanka.



J’ai lu dans la presse chinoise justement ce vendredi matin 10 décembre que la nouvelle voie ferrée Kunming-Vientiane pose un problème de cohabitation avec les éléphants en Chine, et donc j’imagine au Laos, sans que l’article de presse ne donnent de détails sur les solutions développées. Mais nous avons tous suivis le périple justement dans cette région sud-ouest de la Chine l’été dernier d’une bande d’éléphants sauvage du sud vers le nord et puis leur retour : un périple qui a duré plus de deux mois avec une protection de la part des autorités chinoises qui simplement accompagnaient les éléphants sans savoir du tout ni pourquoi ils avaient pris la route ni où ils allaient, et encore moins pourquoi ils sont revenus à leur point de départ.



J’aurais aimé en savoir plus de comment on peut faire travailler de jour des animaux nocturnes. Cela me semble inhumain pour du bucheronnage, mais tout aussi pour un simple périple qui n’est pas comme il fut dit une période de vacances. L’homme est un animal diurne aussi et quand on lui supprime la nuit et le repos qui va avec on a des surprises qui ne sont certainement pas agréables. Tout le monde sait cela, et c’est pourquoi on est passé des vieilles trois-huit aux modernes quatre-six pour faire en sorte que les équipes de nuit aient vraiment une rotation qui concerne une nuit sur quatre au lieu d’une nuit sur trois. Ce qui est bon pour les hommes devraient l’être pour les animaux, et je répète quasiment malvoyants dans la lumière du jour.



Mais la BD n’est qu’un tiers de l’ensemble.



Le deuxième tiers c’est le récit qui accompagne la projection des pages de la BD pendant le spectacle. Je viens d’écouter l’enregistrement de Bandcamp. C’est nettement plus clean que ce que j’ai entendu à Vertolaye car les balances de niveaux sonores n’étaient pas parfaites, et certains morceaux de texte étaient voracement cannibalisés par la musique. Je pense aussi que la mise en voix et en espace de ces voix était plutôt improvisée, et probablement trop écrasée dans l’espace étroit de la salle de la Gare dite de l’Utopie. Trop petite pour cette performance. L’enregistrement n’a pas ce défaut et y gagne donc de la clarté et même de l’expressivité, bien que l’on puisse faire plus vivant, plus dynamique, moins lu.



Le troisième tiers est la musique. Là on sait qu’on a des musiciens dont le professionnalisme est tout à fait correct. Ils jouent avec des instruments du Laos de types divers, flûte à bec (mais sans bec), système de tuyau de bambou avec des anches qui donnent des sons qui ressemblent à des sons d’orgue, un xylophone souple comme une passerelle de cordes sur une vallée mais au-dessus justement d’une boîte de résonnance qui joue à la vallée, un gong asiatique comme j’en ai vu et entendu quelques uns ici et là, et quelques autres “bricolages” qui produisent des sons bizarre comme les barrissements d’éléphants.



La rythmique est suprême et non pas entrainante, plutôt mesmérisante. C’est cette rythmique qui hypnotise qui est le plus oriental du spectacle car on se laisse aller à, glisser dans cette rythmique pour partir, pour danser et les deux guitares électriques ne sont qu’ne petite part de cette fascination. C’est alors que la danse serait nécessaire, mais on se heurterait tout de suite à la danse en Asie qui n’est pas la danse occidentale. j’ai envie de dire, heureusement. Le danseur se laisse aller, glisser dans la rythmique et en arrive rapidement à “danser” de tout son corps, de chaque appendice de ce corps séparément et cependant de façon coordonnée en passant d’un rythme relativement lent superficiel, ce que nous appelons parfois la mesure en occident, à la chaine rythmique et toutes ses stations, tous ses maillons, toutes ses notes, tous ses tempi. Cela mène directement à une danse en transe mais cela peut aussi mener à une danse par les mains, les bras, les jambes ou les pieds, toutes les articulations en mouvements maximum, jusqu’à chaque phalange des doigts. Ajoutez des voiles et des manches, et bien d’autre attributs textiles amples et légers, et fortement colorés de couleurs vives, et vous pouvez débouché sur la danse de Shen Yun, tout autant gymnastique qu’artistique, rythmique que mélodique, sonore que visuelle.



Bien sûr nous n’avions pas atteint ce niveau car la salle ne s’y prêtait pas, ni le public d’ailleurs, mais c’était contenu dans cette musique. Gardons en mémoire que la musique n’est pas une décoration gratuite de l’espace sonore. la musique est un appel vital à la communion entre les rythmiques corporelles, mentales, cérébrales et même hormonales d’une part, et les rythmiques géologiques, cosmiques et sidérales de l’univers dans lequel nous ne sommes d’une grain de poussière, même pas de sable, d’autre part.



Le tout était donc une merveilleuse visite de l’au-delà de l’occident, cet au-delà que l’occident s’obstine à vouloir voir comme un concurrent, bien qu’on comprenne qu’il puisse penser cela quand on regarde les déculottées que cet occident a reçues en Corée, en Indochine, au Vietnam, en Iran, et tout récemment en Afghanistan. Et je ne dirai rien sur la tripotée de Suez et la fessée du Maghreb, particulièrement de l’Algérie. Il est temps, grand temps que tous les visages de couleur enlèvent et rejettent leurs masques blancs, comme dirait Frantz Fanon.



La suite j’imagine quand l’Occident condescendra à ne plus cracher dans la soupe qu’il importe tous les jours d’Asie et d’ailleurs. C’était beau comme un rêve mais la réalité est bien plus belle encore car elle n’est justement pas un rêve.



Dr. Jacques COULARDEAU


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Les oiseaux

Il dessine le beau pour mieux dénoncer l’inacceptable. Un parti pris aussi esthétique que percutant, qui ne pourra que vous toucher et, espérons-le, faire un peu plus réfléchir tout un chacun sur notre responsabilité collective vis-à-vis de la nature et de ses hôtes.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Les oiseaux

Un joli récit, engagé sans pour cela être lourd. Néanmoins, les dernières pages donnent tout de même un peu dans le prêchi-prêcha.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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Mon voisin Raymond

Troubs habite une petite ferme au coeur de la Dordogne. Son voisin le plus proche est Raymond, un octogénaire qu'il aide dans ses tâches difficiles. Les deux voisins passent du temps ensemble, à discuter de la météo, des palombes, à cueillir des champignons ou à déplacer des ruches. Le temps s'écoule doucement, simplement.



Troubs nous parle de la vie comme elle va dans ce trésor d'humanité et d'espoir qui place le rapport humain et naturel au centre de l'univers. Il nous enjoint à revenir à la simplicité, à aller juste causer cinq minutes avec son voisin ou le facteur ou encore à contempler le ballet des mésanges, juste pour le plaisir. En revenant à l'essentiel, à ce rapport convivial et juste à l'autre et au monde, peut-être pourrons-nous enrayer certains méfaits de l'évolution de notre société. Et ainsi espérer créer un monde plus humain...
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Cuisine centrale

Troubs relate, avec pudeur et délicatesse, le quotidien des membres du personnel de cette cuisine centrale... Touchant et profondément humain, comme toujours avec Troubs !
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Mon voisin Raymond

Mon voisin Raymond est un ouvrage contemplatif, véritable hymne à la simplicité et à la nature. Troubs fait parler son voisin, un paysan octogénaire, mais aussi les animaux. L’esprit de Pierre Rabhi n’est jamais loin. Un "feelgood book" qui donne envie de tout plaquer pour aller vivre au milieu des champs.
Lien : https://culturebox.francetvi..
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