Le monde celtique offre un caractère sans doute unique dans l'histoire de l'évolution des races et des nationalités : une communauté d'origine et de traditions qui, bien qu'elle ait été sentie et acceptée par les différents peuples qui s'y rattachaient, ne s'est jamais traduite par une unité politique, mais au contraire a persisté parmi les invasions et s'est pour ainsi dire cimentée au contact des épreuves et des revers qui atteignaient ses divers branches.
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Ce monde celtique privé d'unité politique mais gardant le sentiment d'une certaine communauté d'origine, s'épanouissait en particulier sur trois territoires : la Gaule, la Grande-Bretagne et l'Irlande....
(extrait de "Origines et conditions générales de développement des littératures celtiques", introduction du volume paru aux "Presses universitaires de France" en 1959)
L'évolution et l'histoire du problème arthurien nous amène à poser le problème essentiel : Quel est donc le schème de ces histoires arthuriennes ? Qu'ont-elles de commun entre elles qui fait que non seulement elles baignent dans le même merveilleux originel, mais encore que des récits souvent postérieurs par leur date nous apportent des traits anciens parfaitement conservés.