Je me retrouverai sur cette île flottante laissant derrière moi tout un pan de ma vie, qui avait contenu le meilleur de ce qu'un homme peut espérer de l'existence, mais dont il ne restait que des ruines.
Un royaume végétal, une lutte florale constante et bordélique, pour un bout de lumière cherchant un morceau de ciel.
En glissant d’entre mes mains, sa robe se retrouva un instant retenue à la pointe de ses seins, étoffe mouillée de pluie, imprégnée d’elle. Elle avait le grain de peau qu’un homme n’oublie jamais, comme un sable doux et granuleux à la fois, une peau faite pour les caresses.
Je n'eux qu'à bouger doucement un orteil afin de faire glisser un peu le drap, juste au moment d'apercevoir, à travers des rideaux liquides aux carreaux des fenêtres, un formidable éclair comme un arbre à l'envers, dont les branches grifferaient le sommet des montagnes.
Parfois, les eaux de la baie à la tombée du soir, prennent cette teinte fluorescente ; le bleu et le vert se disputent encore des restes de lumières que les vagues, au dessus de cette palette liquide, s'amusent à mélanger.