Le monument, ainsi que l'organisation de la rénovation des deux cimetières du bois de Neufchâteau, doivent beaucoup à l'énergie de Paul Feunette, un industriel lorrain, ancien militaire. Ce dernier avait un fils, Gabriel, âgé de 21 ans en 1914, brillant mais fantasque. Soucieux de le voir bien encadré, Paul Feunette utilisa ses relations pour faire affecter son au 3e régiment de chasseurs d'Afrique, une unité de cavalerie réputée pour la rigueur de son encadrement et qui faisait partie du corps colonial.
Paul Feunette reçut la dernière lettre de son fils, plein d'enthousiasme avant les combats, après l'annonce de sa mort devant Rossignol, le 22 août. Après la guerre, le père se dépensa sans compter pour que soit honorer sa mémoire et celle de ses camarades. Un comité prestigieux fut réuni, sous le patronage du roi Albert Ier de Belgique et d'Aristide Briand, qui leva des fonds importants. Le 22 août 1927, le monument fut inauguré devant plusieurs milliers e personnes. L'année suivant, au jour anniversaire de la bataille, Paul Feunette vint à nouveau se recueillir sur la tombe de son fils. Il s'y suicida en tirant une balle dans la tête.