Le Professeur Jean-Noël Robert est titulaire de la Chaire de Philologie de la civilisation japonaise.
Voyager, c'est d'abord vouloir comprendre, se frotter à d'autres cultures, aller au coeur des symboles identitaires qui sont autant de signatures culturelles. Or, ces symboles ne se révèlent qu'à l'initié, qu'à celui qui rend son esprit et son coeur disponibles et s'ouvre ainsi à la connaissance de l'autre.
Il n'y a pas de dharma qui puisse servir pour atteindre l'Eveil et par conséquent point d'Eveil. Pénétrer cela c'est précisément ce que l'on appelle Eveil... En éteignant toute " production ", on "produit" la conscience d'Éveil [bodhicittotpada]. La production de l'Éveil est non-production.
Bouddha est définitivement délivré de la condition humaine et s’il reste encore dans le monde, c’est encore dans le monde, c’est en quelque sorte pour achever de « brûler » le reste de carburant qui propulse les hommes de l’existence, le Karma, ou conséquence des actes accomplis, mais il est en réalité au-delà de ces liens. Au terme d’un demi-siècle, arrive le grand soir où il ne reste plus rien pour soutenir cette ultime existence : le Bouddha disparaît dans l’Extinction définitive à quatre-vingts ans; il a complètement épuisé les conséquences de ses actes, livré son message et il s’éteint comme le feu lorsqu’il n’y a plus de combustible. C’est l’entrée dans l’Extinction, en sanscrit le Nirvâna, qui diffère de la mort « ordinaire » en ce qu’elle n’est pas suivie d’une renaissance dans le cycle des vies et des morts
Depuis sa dramatique disparition en 1996, seize ans se sont écoulés, période qui se marquerait dans le bouddhisme japonais par un « rite de la dix-septième année », cérémonie où l’on évoque dans l’apaisement du temps la personne du défunt.
Jean Baubérot dit de lui dans l’Avant-Propos : « Jean-Noël Robert est professeur titulaire de la chaire de bouddhisme japonais à l’EPHE et la renommée scientifique de ses travaux, l’autorité de ses traductions ont fait de lui un membre éminent de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. (…) C’est une géohistoire du bouddhisme qu’il nous propose, rendant accessible ses diverses formes, montrant leur originalité, leur richesse et, in finie, leur contribution à un universel toujours en devenir ».
C'est en éteignant toute production que l'on produit le cœur d'Eveil.
Ainsi donc la production de l'Éveil est non-production.
Le bouddhisme est une religion multiforme sur laquelle il est bien difficile de porter des affirmations définitives. Par sa capacité à s’adapter à des cultures extrêmement diverses, il présente une richesse singulière, ce qui rend son étude si attachante même pour celui qui ne le pratique pas comme croyant.