Jean Paillot

Cela faisait un certain temps que je n’avais pas lu une bd régionale. De surcroît, cela parle de ma belle région qui a tant souffert pendant les trois dernières guerres sur le sol français. En 1870, l’Alsace devient allemande suite à la défaite. En 1918, elle redevient française. Puis en 1940, elle redevient nazie pour terminer française à la Libération. Imaginez la vie des habitants sur toutes ces générations dont certains enfants sont morts pour l’Allemagne et d’autres pour la France.



Il y a toujours eu une espèce d’ambivalence avec des alsaciens qui se considéraient comme français et d’autres comme allemands mais surtout des français de l’intérieur qui y voyaient une province allemande. Quand j’étais enfant et que j’allais en vacances au bord de la Méditerranée, les locaux ne voyaient pas l’Alsace comme faisant partie de la France. C’est vrai que c’était assez vexant car je devais justifier de la situation exacte comme un citoyen de seconde zone…



Bref, le peuple alsacien a beaucoup souffert. Cette bd traite de la Première Guerre Mondiale sur le terrain alsacien. Ainsi, on apprend qu’au tout début de la guerre en août 1914, la ville de Mulhouse fut prise par les soldats français avant qu’ils ne l’abandonnent afin de se replier sur les hauteurs. Une toute petite partie de l’Alsace a été gagnée mais avec beaucoup de terrain cédé en Lorraine.



J’ai appris des choses assez instructives car il n’y avait jamais eu de bd expliquant que l’Alsace a également été un champ de bataille où des milliers d’hommes ont perdu la vie pour reconquérir cette belle région. Finalement, le sort de l’Alsace s’est joué lors du traité d’armistice. Les positions allemandes étaient assez imprenables.



L’Alsace à tout prix reste classique dans le déroulement mais assez intéressant pour les férus d’histoires. Un cahier historique de 16 pages complète cet ouvrage en apportant le regard original d’historiens renommés comme Jean-Noël Grandhomme, Florian Hensel, Thérèse Puppinck. Un bon travail réalisé par les auteurs.

Les douze majuscules c'est une enquête au coeur de Strasbourg basée sur des faits historiques pendant la seconde guerre mondiale.



L'ouvrage alterne entre époque contemporaine et les années 1940 dans le Strasbourg occupé.



L'histoire tient en haleine jusqu'au bout grâce à son personnage principal, l'avocate Camille Edelmann qui est particulièrement attachante, je me suis senti proche de ses recherches. On apprend aussi pas mal de choses à propos de l'occupation en temps de guerre et le fonctionnement de l'administration militaire : toujours bon à prendre.



Un ouvrage qui ravira les strasbourgeois, les amateurs de polars et de la seconde guerre mondiale!

Présenté comme un roman policier, ce livre n'est pas que cela mais pas complètement cela non plus...

Deux histoires s'entremêlent pour nous faire découvrir l'histoire de la libération de Strasbourg, pendant la deuxième guerre mondiale. En moins de 200 pages, l'auteur se sert de la narration de cette période pour nous faire chercher avec lui l'assassin d'un jeune magistrat de nos jours.



Deux ambitions donc qui vont se mêler mais aussi se télescoper pour nous laisser un peu frustré lorsque nous aurons refermé le livre: une partie historique précise, presque scolaire, peu romancée, une partie fictionnelle esquissée, beaucoup de personnages qui ne sont que survolés, une intrigue policière sommaire et rapidement évacuée sur la fin...

Cela donne donc un livre un peu bancal sans être agaçant mais il y avait, à mes yeux, matière à faire mieux.

Ouvrage qui raconte la deuxième guerre mondiale vue de l'Alsace. L’originalité tient dans le mélange entre personnages de fiction et personnage historiques pour mieux expliquer les sentiments qu'on ont parcourus la population dans sa diversité, pour décrire tout à complexité de la situation. Le récit est détaillé avec un zoom particulier sur les batailles entraînant à libération.

L'ensemble est très précis, documenté et s'apparente à un rendre le livre d'histoire accessible afin que tout le monde et notamment les plus jeunes puissent conaitre les événements qui ont forgé notre histoire.

Le dessin m'a moins convaincu même si je note l'effort de rendre le plus fidèle possible les personnages historiques.

A la fin du livre, un cahier reprends la chronologie des événements.

Loin des batailles de la Marne, de Verdun, d’Ypres ou du Chemin des Dames qui se souvient de celles du Linge, de la tête des faux ou encore du Hartmannswillerkopf ? C’est à la mémoire de ces combats d’Alsace qu’est consacrée cette BD. Avec beaucoup de pédagogie, elle retrace, entre autres, les faits d’armes des Diables Bleus du 152e RI ou les chasseurs du 14e BCA sur ces terres martyrisées.



On sait toute la difficulté qu’il y a à réaliser ce type d’ouvrage mémoriel. Les auteurs ici s’en sortent très bien. Le scénario adopté permet en effet d’avoir une lecture fluide et agréable tout en ayant une grande rigueur sur le déroulement historique des événements.



J’ai pour ma part, découvert bien des pans de cette horrible sacrifice qu’a été la Première Guerre Mondiale qui jusqu’alors m’étaient fort peu connus. Une lecture hommage fort indiquée en ce mois de novembre.

Un roman qu'on m'a prêté... Mais une belle découverte.

On passe ici du présent, ou un meurtre est commis au passé, à Strasbourg, durant la seconde guerre mondiale.

Chaque chapitre a son époque, et je trouve que l'auteur a fait preuve de beaucoup de précision pour ne pas qu'on se perde dans la lecture.

J'aime cette période de l'histoire, mais lire ici des évènements qui ont eu lieu dans des batiments qu'on connait, m'a beaucoup plu.

La partie dans le présent est une belle enquete, meme si je trouve que par moment elle va un peu trop vite mais qui se mêle parfaitement au passé.

Un bel ouvrage, que je recommande chaleureusement

On savait que Maître Paillot avait une grande maîtrise de l’oral, on découvre qu’il a également une grande maîtrise de l’écrit, dans un style – celui du roman – assez éloigné de la présentation formelle des commentaires d’arrêts. Grâce à son premier roman (mais pas son premier livre ! ) on passe un très bon moment, et je n’ai eu qu’un seul regret : qu’il soit trop court !



Deux histoires s’entremêlent (mais qui, finalement, n’en font qu’une) : le meurtre d’un jeune magistrat de Strasbourg, et l’histoire de cette ville à la fin de la guerre 39-45.



On retrouve un matin Marceau Simon, substitut du Procureur, assassiné au palais de justice de Strasbourg. Dans sa main, un simple papier sur lequel sont écrits douze lettres majuscules. Claire, son épouse, jeune avocate, est effondrée, et c’est Camille, également jeune avocate et amie de toujours, qui vient la réconforter.



La journée se déroule tant bien que mal, jusqu’à ce que Camille se rende compte que son amie Claire a disparu.



En même temps, avec une grande précision dans les détails, mais dans un style fluide et agréable, l’auteur nous emmène à l’État Major allemand, chez le gouverneur militaire de Strasbourg, en 1944. L’attaché militaire du gouverneur, issu d’une vieille famille allemande, regrette l’échec de l’attentat de Von Stauffenberg contre le führer, et fait tout son possible pour que les alliés gagnent la guerre, pour que l’Allemagne soit débarrassée du dictateur. Il transmet donc des informations aux américains, pour guider les bombardements.



La narration, romancée des évènements réels de 1944 à Strasbourg, est vraiment agréable. J’aurais presque envie de dire : « on s’y croirait ». Les faits sont précis, les détails nombreux, mais ce n’est pas un recueil d’histoire : il s’agit bien d’un roman, et pourrait-on dire, d’un roman d’action.



Je n’en dis pas plus, je vous laisse découvrir le livre. Celui-ci propose de plus quelques éléments de « réalité augmentée », complément intéressant. Si vous cherchez des idées de cadeau pour Noël (en plus des livres publiés aux Éditions Blanche de Peuterey ! ) voici le livre qu’il vous faut.
Lien : https://blog.peuterey-editio..