Ce qui je reproche au crétin grenellien, quel que soit son niveau de responsabilité, d'irresponsabilité, ce n'est pas son ambition. Chacun a le droit de la placer où il le souhaite. Ce n'est pas non plus le scoutisme un peu ballot qui lui sert en général de philosophie. Ce que je lui reproche, c'est d'avoir cassé le formidable ascenseur social qu'était l'école de la République.
Moi, fils de facteur, j'ai autorité à le dire, à le proclamer... Sans l'école républicaine, celle de l'égalité des chances, je serais encore, comme mes aïeux, au cul des vaches. Certes c'était dur, l'école, le collège, le lycée des années 60. Les petits-bourgeois ne nous faisaient pas de cadeau. Mais une fois qu'on avait franchi la porte de l'établissement, une fois qu'on avait pris ses marques sur l'impitoyable terrain de la compétition scolaire, des examens et des concours, on se sentait enfin à égalité avec les rejetons des classes sociales supérieures. Et pour nous, c'était une question de survie. Tu tombais, tu ne redoublais pas, tu te retrouvais apprenti boucher.