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Citations de Jean-Philippe Salabreuil (55)


Jean-Philippe Salabreuil
Désespoir en un mot qui ne tinte jamais

Par les prairies brumeuses du poème

On ne voyait dans l’ombre qu’ombres silencieuses

Qui marchent qui s’écartent et renouent quand il gèle



Averse blanche de la lune comme d’une âme

Un peu de neige ou le trop plein d’une fontaine

Et le désespéré chantait encore à la Noël

Pour ce qu’il y découvrait déjà d’aubes lointaines



Mais ce parfum d’avril au pied des pins la femme

Odorante aux résines de lumière et tel

Un soleil vivace l’enfant qui pardonne ses branches mortes

À l’aubépine ô veillées de la mort maintenant que m’importe ?
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ODE A LA VIE BRÈVE


Seront tombés deux doigts de pluie
Lorsqu'à l'appui noir de la nuit
Tu m'auras soufflé ce poème
Il est vrai pourtant que je t'aime
Et sans le dire une autre fois
Je replierai sitôt mes doigts
Tant est brève notre nuitée
D'oiseaux dans l'arbre de nos sens
Par milliers pour toi mes baisers
Qui sont aussi bien le silence.

p.97


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SIGNES


Autour du jeune aubier douloureux
Grimpent les lézards gris de l'écorce
Et la vie d'un hêtre bleu commence
Avec espoir en plein soleil au vent rugueux

Tout aussi bien les bêtes les pierres
Les autres arbres se sont parés
Sur la terre et pourtant c'est le hêtre
Qu'entre les arbres je choisis pour sa beauté

Il jaillit et les bêtes les pierres
Dorment tranquilles sous la fraîcheur
La vallée lumineuse et légère
Au ciel fuirait sans l'ombre du hêtre guetteur

Debout près du hêtre bleu vermeille
Je te vois mon amour aux animaux
Rouvrir le lit des pierres et tu veilles
Ce soir encore quel sommeil monté des eaux

Tu me regardes la nuit s'avance
Il y a quelque part des oiseaux
Dans ce hêtre étoiles d'un flambeau
Qui tremble et dans tes yeux quelle fatigue immense.

p.38
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LIED AUX OMBRES D'HIVER


Un matin le vent traverse les cendres
Du jeune jour maigre et ce sont
Comme d'anciens temps gris qui recommencent
Où sans rimes ni raisons
Nous vivions de beau silence
Et de belle folie

Tu me regardes et si je te délie
Maintenant des chanvres de froide pluie
Sans doute vas-tu sourire et que luise
Un instant l'âme lointaine j'épuise
Au souffle court ce vieil été d'aubes moisies

Tu n'échapperas plus au verger de mes mains
Le ciel gris passe entier parmi les doigts des morts
Ensemble souviens-toi de cette forêt torte
Nous l'avons fait pencher jusqu'aux eaux du matin
Je me souviens je t'aime et me souviens

Il y avait encore une prairie
Fleurie de larmes et d'abandons
Nous en avons sur nous fermé la grille
Est-il passé depuis tant de saisons ?
Sommes restés dedans mille et mille matins
Depuis le temps le temps que je t'ouvre mes mains.

p.60
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JE SUIS LÀ


Vous me croyez vivant
Je laisse mes yeux ouverts
Je regarde la nuit
Et je sais pour vous plaire
Y poster deux hiboux
Je les poudre d'étoiles
Et les chemins sont fleuves
Entre berges de boue
Je suis là je murmure
Et ces mots vous comprennent
Comme comprend le vent
Ce mélèze où nous sommes
Inondés de fraîcheur
Mais moi je suis ailleurs
Je ne suis pas vivant
Je suis mort et transi
Je ne suis pas ici
Simplement je vous parle
Et vous écoutez sans savoir
Combien ces choses sont lointaines
Combien me font ces feuillages d'ennui
Qui nous dépassent dans la nuit
Et demain seront les traces
De mes pas dans l'autre nuit.

p.23
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L'AMITIÉ NOUS FAIT DIEU

à Gérard Jonville


Mes vieux amis je pense à vous
Je ne sais pourquoi je pense
À tous ces êtres sans visage
Et l'absence n'arrange rien
Parce qu'après tout ce temps mort
Passé dans l'ardent soleil au
Pays des vivantes camardes
Il est difficile de croire
Au ciel turquoise notre monde
En verdure et rouge le sang
Sur la lèvre étrange des filles
Mais je vous trouve tout au fond
De la nuit complète du cœur
Vous avez plein les mains d'étoiles
Et sans doute un oiseau s'endort
Dans vos cheveux car me voici
Deviner qu'on respire au creux
Des feuillages de mon jardin
C'est très doux comme dans l'été
Le souffle obscur monté des puits
Ce sont des mots qui viennent là
Comme jamais légers faciles
Acceptant l'ivresse et l'amour
De la plume et de l'encre dans
Le colombier de craie du livre
Et que m'importe maintenant
Le chant que je pourrais transcrire
Il y a Dieu qui me retrouve
Au milieu de ce jour il y
A parmi la nuit plus d'étoiles
Qu'en ma vie de larmes plénières
Et vos genoux vers moi pliés
Dans les absides de la terre.

p.46-47
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DU HAUT DE L'OMBRE


Dominante ô couleur des cendres au monde
Avec enfin l'âme en neige dans ses murs
Et montée des dessous d'un temps d'eaux profondes
Une fumée crue qui volute au ciel dur
Que lève ici le jour la glissée de l'astre
En creux de toute poussière de désastre
Appelant mon épaule enfouie prenant peur
D'un vent noir qui charrie les mots et les paumes
Au-devant de quel silence quel cœur
Sans battement perdu sur une onde énorme
Ainsi que la barque des mortes là-bas
Mais attentive la cohorte qui bat
L'obscur et chante si bas que l'air s'enfonce
À la suite de l'étoile devers l'or
Ô veilleuse tu te postes et dénonces
Une menée de lumière au ciel de mort
Le pic a pris nuance nue d'allégresse
Une poignée d'oiseaux bruit la main s'abaisse
Es-tu venue du haut de l'ombre tu n'as
Trouvé nul temps pour naître es-tu la morte
Au bout de tout que tu sois blanche déjà
Tu accrois un grand visage de craie torte
Et l'apparence dès lors d'un mont lointain
Pourtant par le travers sombre du matin
Tous ont passé revivre au plein de la nue
Tu ne vois pas ce qui flamboie ne sais plus
Quel torrent gravir en quelle onde être nue
Ils te croyaient promise aux gouffres reclus
Je te vis tendre à la cime et ils s'effacent
Dans la neige et je t'ai vue fleurir l'espace.
(1965)

p.107-108
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POUR LES CHOSES
DE CE MONDE


Pour les choses de ce monde
Revenez un autre jour
Le ciel aboie sur un banc jaune
Asseyez-vous caressez-le
N'avez-vous plus un peu d'amour ?
Le chien est bête si profonde
Que toutes les étoiles tombent
Grands yeux ouverts pour s'y chercher
Une raison de leur lumière
Et vraiment comme l'aumône
D'argent sur cuir comme les cloches
De juin parmi les tombes
Cela sonne si pur que les barrières
Se sont abattues et les porches
Eclairés d'aube vers les forêts
Où sont de jeunes oiseaux cachés
Mon amour est comme un pot de grès
En mille miettes sur la route
Jusqu'aux herbes le lait coule
Ils ont tout vu les vieux chats gris
Je viens de tout casser
Je ne suis plus de ce village
Et je crois qu'il n'est plus d'ombre
Pour moi sur les sentiers du monde
Où de pauvres gens continuent à passer
Avec leur cruche intacte d'âge en âge
M'ayant souvent connu
Riant dans le matin l'âme nue
Devant eux poussent encore vers moi
Leurs grands cris rouges en pots d'argile
Mais je sens que jamais plus
Je ne pourrai cueillir ces fleurs stériles
Un chien bleu couché là sur le banc
Asseyez-vous caressez-le
N'avez-vous plus un peu d'amour ?
C'est l'heure du crépuscule où vraiment
Je ne sais plus vous regarder
Pardonnez-moi je vous oublie toujours
Je m'en irai dans la nuit de printemps
Pour toi seule un soir d'été je reviendrai.

p.32-33
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FABLE LE PRINTEMPS


Dans le temps clair des feux d'érable
Je tourne en rond je n'attends pas le jour
On cloue au ciel de nouvelles étables
On roule des meubles des astres tout autour
Il y a des bœufs rouges des drôles de vaches
Des hommes en bistre montés des villages
Avec les femmes de soie nouées à leur cou
Le soleil est trapu il tiendra bien le coup
Jusqu'au printemps que ce soit ensuite
Pour toujours une jolie commune là-haut
Je voudrais bien voir ça je quitte ma guérite
Je gravis quatre à quatre les fleurs des vicinaux
Je suis curieux d'abord citoyen je devienne
Et creuse un puits qui joigne mon verger d'en bas
Pour y puiser par seaux les mauves du lilas
Mais non je rêve j'ai l'âme pleine
Des cris d'oiseaux de l'érable ronflant
Un village cela s'envole tout pimpant
Du cœur nocturne de ma triste vie
Et se blottit au creux de la jubilante prairie
Je suis semblable aux autres j'use le temps
Des feux d'érable à réchauffer l'ingrat printemps
Et comme ils disent en me cinglant poète âne bâté
Quelle encore sacrée moralité !

p.88
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Tombeau de Petite

Petite m’aimait je ne sais trop pourquoi
Petite aux narines des roses sur la vie lente
Sans autre nom que Petite et le parfum des plantes
Petite d’un jardin comme tes mains sur moi

Le lierre emporte les maisons loin de la terre
Et l’amandier traverse enfin les murs
Petite me disait restons dans la lumière
Mais la nuit couvrait l’âme de forêts d’oiseaux durs

Petite aimait le monde aux soleils de la neige
Sommes allés Petite et sommes revenus
Par la route où craquaient les lis de tes joues fraîches
Petite était malade est morte et blanche laisse
Au ciel passer les jours qu’elle n’a pas connus.
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Tombeau de Petite

Petite m'aimait je ne sais trop pourquoi
Petite aux narines des roses sur la vie lente
Sans autre nom que Petite et le parfum des plantes
Petite d'un jardin comme tes mains sur moi

Le lierre emporte les maisons loin de la terre
Et l'amandier traverse enfin les murs
Petite me disait restons dans la lumière
Mais la nuit couvrait l'âme des forêts d'oiseaux durs

Petite aimait le monde aux soleils de la neige
Sommes allés Petite et sommes revenus
Par la route où craquaient les lis de tes joues fraîches
Petite était malade est morte et blanche laisse
Au ciel passer les jours qu'elle n'a pas connus.
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L'ÉTÉ LE SOIR


…Mais au centre d'une campagne immense
On entre dans un village d'été
Il y a des paysans qui s'étonnent
De vous voir là criant comme à l'automne
La grive un peu saoule sur les coteaux
Vous dites des choses si vraies si simples
Vous désignez de si clairs animaux
Vous allumez de si petites lampes
Autour du monde obscurci dans ses murs
Vous semblez si jeune avec votre amour
Qui vous monte aux yeux comme une prairie
Allons taisez-vous mon petit ami
Nous ne savons pas de mots éternels
Nous sommes vêtus d'herbes et de laines
Nous vous aimons bien sans donner de sens
À votre parole à votre silence
Nous allons sans bruit vers le paradis
Mais écoutez-moi puisque je vous dis
Que mon cœur est semblable à ces feuillages
Si fragiles sur les torrents du ciel
Et qu'une abeille pesante de miel
Tourne dans la chaleur sous mon visage
Il n'est plus rien en moi de ténébreux
Que vous ne pressentiez au coin du feu
Chaque nuit d'un hiver avec ses astres
Taciturnes sur le gel infini…

p.39-40
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AUTRE CHANT DU CHIEN


J'abandonne tout au vent
Ne me laisse que mon chant
Mais plus vrai plus chaud plus calme
Dans la trouée bleue de l'âme
Des hivers et des printemps
J'ai travaillé l'air du temps
Qu'il renverse les barrières
Qu'il crible d'or la lumière
Qu'il crache l'herbe des champs
Jusqu'au front des astres lents
Lorsque la nuit mise au monde
L'étoile dans l'eau profonde
Écoute l'obscur l'entend
Et surgisse enfin l'instant
Qu'avec le râle des chiennes
Mon chant de chien vous parvienne.

p.82
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EN SOMMEIL


Votre amour Thérèse n'a plus cours
Je vous parlais souvent de la lumière
Et dans votre silence chaque jour
Je devinais que vous l'aviez mieux que moi connue
Est-il même assuré que la nuit
Ne soit pour vous comme une allée très claire
Et que dans l'âme sans soleil mise à nu
Par vos propres yeux de pierre il ne vive
Nulle moisson de flammes au ciel d'été ?
Pour moi vous le savez cherchant ma vérité
Je n'ai trouvé qu'un corps du côté des ténèbres
J'ai gardé mes deux yeux j'aime Clara mais je suis faible
Comme un enfant penché sur l'image des mers
Parlez-lui Thérèse il frémit tombe se noie
Et l'on dit que son enfance fut très froide
Aimiez-vous comme moi de cet amour amer ?

p.34
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LA NEIGE ENCORE


La lucarne s'ouvre sur le gris des cours
Et l'on voit floconner la neige très blanche
Entre le gilet noir et le gilet rouge
Hier mis à sécher dans le clair du printemps
Mais à leur poche le garçon la fille
Ont oublié chacun la première jonquille
Apparue la veille dans le fond nu des bois
Maintenant l'oiseau crie sur l'or des temps qui fane
Et la neige qui tombe élève la lucarne
Lentement vers le ciel comme une étoile en moi.

p.94
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AUBADE


Aubade insoutenable chant
Par l'entrebâillement d'une lente croisée
Devant l'hiver avec les ombres nues les ans
Infirmes sous la lampe de neige apaisée

Qui d'autre m'écoute que moi
Mon âme n'a pu me comprendre
Et l'âme qui veille là-bas
S'efforce appelle et n'a pas su m'entendre

Au plus étroit la rose grise du brouillard
Dans le cachot bleu de la lune me tourmente
Et c'est comme un oiseau de printemps sur le tard
Qui passe les barreaux la rosée surprenante

Et s'en vont par la nuit d'aigreur mille nuages
Où sans cesse ondoieront les fleuves du sang gris
Quand se décroche et siffle un vaste paysage
Usant de tout son poids débouchant de la nuit

Ne m'oubliez jamais n'en parlez pas à d'autres
Demeurez seule en silence souvenez-vous
Combien j'aimais les lourdes pierres les apôtres
Couchés plus loin que tant de villages debout.

p.65
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LETTRE
À GEORGES EMMANUEL CLANCIER


Comme deux yeux les âmes bleues
Hier la nuit de deux enfants
Perdu le visage émacié
De la terre en labour à des lieues
D'une très vieille auberge de printemps
Je pense à vous Georges Emmanuel Clancier
Qui dans le bois vert de vos poèmes
Plantez beaucoup de clous d'argent
Que cela fasse un grand verger de rêve
Aux lis en fleur dans la fraîcheur du temps
Mais moi je suis venu l'année dernière
Dans mon jardin qui est une croix de lumière
Où j'ai arraché les lis ou bien les clous
Choisissez donc la plus pimpante image
Et voyez je ne mets plus de points du tout
Sommes-nous faits pour nous entendre il serait sage
Peut-être d'élever une muraille de soupçon
À la limite de nos deux ombreux finages
Où nous allons chantant chacun notre chanson ?
Voici pourtant que novembre commence
Et sans savoir pourquoi je me mis à scruter
De nouveau l'une ou l'autre de vos évidences
En suivant les chevaux sous la lune insultés
Par le crachat laineux des vieilles aubépines
Ou bien dans ma maison gelée qui s'imagine
Avoir entre les bras un nid d'oiseaux criards
Je clame en pleine nuit chaque verset du psaume
Et ce sont dans le closeau qui m'entoure l'arôme
Et les couleurs d'un printemps sur le tard
Croyez-vous que je vive oublieux des musiques
Où j'ai trouvé le sens d'une vie de beauté ?
De la vôtre entre toutes je me suis rappelé
Quand a sonné l'oubli dans le bleu des chapelles
Et puis me souvenant qu'au bout du gris des jours
Fleurit Fidèlement l'incroyable tulipe
Je vous envoie le message de mon bonsoir
J'achève d'une étoile en lieu de point final.

p.54-55
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VANNIÈRE AU MATIN FRAIS


Le cri d'un coq en larmes la transperce
Comme un mur sans affiches avec la pluie
Quand par-delà remuent les hautes suies
D'un vieil arbre où le soleil va paraître

Joli panier d'osier torturé mon bonjour
Avec une forêt qui champignonne
Avec une prairie fumante au jour
Avec les nénuphars nuageux téléphones !

On t'emporte d'un bras tu sais vraiment charmant
J'aime aussi l'épaule mouillée la hanche
Nue sous cape et lorsque c'est aujourd'hui dimanche
Qu'au fond de l'âme on te dépose maintenant

Les cœurs de bœuf sont un escalier brun dans l'arbre
Pour mille oiseaux d'or et la fumée tournoie au ciel
Comme un herbage où le cheval printemps se cabre
Allô puis-je parler aux carpes du sommeil ?

Je chaulerai bientôt la chambre de mon cœur
La fille s'habille à fourrures de lumière
Elle s'en va revient sur la route en lacets
Blanche coquille ardente aux étuis de couleurs
Et là-bas cheminait la nuit bleue qui ne sait
Quand explose l'été aux astres en clairières.

p.61
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D'AVENTURE


Silence d'aventure
Quand tu baisses vers moi
Les paumes nues d'un toit
Sous d'acides verdures

Je reconnais le bruit
Du ciel contre la plaine
Comme source sur fruit
D'or chu de branche vaine

Cependant le soleil
Demeure aussi lointain
Nul astre ne s'éteint
Nul ne sort du sommeil

Mais des jours sont à naître
Au creux de la lumière
Non plus qu'étoile pierre
Je ne les puis connaître

Ainsi monte du temps
La rumeur des fontaines
Vers moi qui suis comme elles
En mal de mon printemps.

p.24
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DANS LA HAUTE ANNEE BLANCHE

Dans la haute année blanche des couronnes
Jetées en craie au ciel de cendres comme
Une tour serait tremblante immaculée de chaux
Par le couloir brisé des branches comme une lampe
Au fond doucement ronde et le lac est plus beau
Plus clair où elle tombe ô fine tempe
À mon épaule je t'aimais fragile ainsi
Radieuse ainsi et menacée mais toute aussi
Dans l'instant secourue plus belle ici vivante
Guérie sans le secours de vie ni de beauté
Mais secours de mort et de force obscure lente
(Un désert d'ombre montait au mont du jour d'été)
Je venais je trouvais chemin d'or et de poudre
Au-dessous du passé tourmenté sans résoudre
Le temps ni l'étendue perdus j'ornais venant
De larmes closes l'avenue dès lors fleurie
Je revins il n'est rien de sauvé revenant
Je m'égare à des bords de chute et de furie
Ce n'est que peu qui se maintienne où tout est
condamné
Je m'enfonce vois et me perds un gouffre m'est donné
Le soleil en ombrages brûle des bois dans l'âme
Un seul mot désertique épuise le champ du jour
Et l'onde est montée boire aux barques couronnées de
flammes
(Ô combat disais-tu sans fin de l'eau contre le feu)
Je ne t'ai pas trouvée tombé au même amour
Où tu dors allongée dérivante en quels cieux
Je ne peux plus finir un rien me recommence
Une nuit te prenait la mort la terre un monde éteint
Je t'ai cherchée du côté clair de l'avenir immense
Tu portais signe d'aube à la tempe je me souviens.
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