Agapé
Tu me suivras,
Bien au-delà de tous tes horizons balisés,
Parcourant avec moi tous ces chemins d’étoiles.
Tu me verras,
Sur le miroir des océans profonds, constellé
D’éclats de soleil qui s’éparpillent et se dévoilent.
Tu me sauras,
Dans le vol bourdonnant d’un insecte gracile,
Butinant le nectar délicieux, d’une fleur impudique.
Tu m’entendras,
Dans la laideur du vacarme des fourmilières humaines,
Et dans la beauté silencieuse des vastes forêts sereines.
Tu me sentiras,
À l’aube naissante où se parfume la lumière,
De toutes les senteurs que libère la terre.
Tu me chercheras,
Dans les yeux de l’aimée, dans le rire des enfants,
Dans la parole donnée et dans le miraculeux vivant.
Et tu me trouveras,
Éternellement présent, au centre de ton être,
Moi l’Agapè, l’Amour sans condition ni raison,
Ouvrant ton cœur au divin et à toutes les créations.
Oui, on se retrouvera,
Moi, l’Amour Universel, qui se cherche à travers toi
POÈME INDIEN
Ils ne demandaient rien, seulement
De vivre en paix sur la terre.
Ils n’adoraient que le vent, le chant
Des forêts, des torrents et des pierres.
Ils ne demandaient rien, seulement
De sentir sous leurs pieds la poussière.
Ils ne voulaient qu'être vivants
Au jour naïssant dans la montagne.
Ils ne voulaient qu'être eux-mêmes,
Que se fondre dans le sein de leur mère.
Ils ne voulaient en somme qu'être
Une partie du Grand Tout, de l'Univers.
PRESENCE
Dissous les brumes du passé,
Pour contempler le soleil du présent,
Porté par le vent du futur,
A travers l'espace de l'éternel instant...
GENOCIDES
Bientôt, les carcasses des bisons,
Exterminés sur nos plaines,
Retourneront à la terre,
Et peut-être la haine contre ces blancs
Gonflera ma poitrine à l’éclater,
Moi le sauvage, aux bras croisés.
Bientôt, le silence de nos forêts sacrées,
Étouffera les cris de tout mon peuple,
Massacré pour avoir existé,
Et peut-être, la vengeance armera
Mes bras puissants, prêts à tuer,
Moi l’indien, au regard d’acier.
Bientôt, la vie et l’espoir renaîtront,
Dans ces eaux ruisselantes et riantes,
Dans ces canyons colorés et profonds.
Et peut-être, la gratitude d’être vivant
Refleurira sur mon cœur asséché,
Moi l’humain, au port altier.
Bientôt, bien au-delà de tous ces firmaments,
Bien plus loin que tous ces grands champs d’étoiles,
Je passerai la porte sans porte, sans passé ni futur,
Pour unifier mon présent à l’espace d’amour absolu,
Moi l’héritier du Grand Mystère,
Libre de toutes dualités.