Un paysage de Courbet, je ne le vois pas seulement de l'extérieur, je le vois aussi de l'intérieur.je le reconnais, reconnais quelque chose de familier, comme un album de famille, un accent, son accent, qui me renvoie dans un passé antérieur que j'ai connu ( que j'eus connu) un monde d'avant, d'avant le monde, une enfance de noisettes ou de framboises, de table mise, de repas et de gâteaux cuits au four.Mais en même temps, ce paysage me révèle ( quasiment au sens photographique) quelque chose d'étranger, une faille.
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