AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Pierre Gibrat (561)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


...Goudard et la Parisienne !

Une B.D. distrayante aux dessins chargés et colorés sur papier glacé. Publié en 1995. Le fils Goudard, adolescent, a le chic pour se trouver dans des situations de conneries, donc toujours puni par les parents. En donnant des somnifères à son père, il arrive à s’échapper de la tente pour retrouver la belle parisienne. Ébats sur la plage. Et Valerie se retrouve enceinte. C’est drôle, frais, parfois vulgaire. Pour passer un bon moment.
Commenter  J’apprécie          280
...Goudard et la Parisienne !

Il fallait bien que ces deux-là se rencontrent, Goudard et la parisienne. Le banlieusard issu des cités et la jeune fille de milieu aisé.

Disait-on BCBG, en ces années 80? Peut-être...

Goudard part en vacances au bord de la mer, avec papa, maman et un copain... On va camper, et deux filles viennent planter leur tente juste à côté.

Alors, bien sûr que les conneries d'ados ne vont pas tarder entre voisins de camping un peu beaufs, virée nocturne à organiser et filles à épater.

Avec Goudard, ces vétilles se terminent au poste de police (à la gendarmerie pour l'occasion). La surprise, de taille, ce sera pour le retour en Île de France et la rentrée.

Berroyer et Gibrat ont offert, avec Goudard et la parisienne, une histoire pleine de tendresse , de vie et d'humour.

La victime collatérale du récit, sera le père de Goudard et ce sera au début de l'album suivant.
Commenter  J’apprécie          280
Été comme hiver

L’évanouissement après la ‘lecture’ !





Jean-Pierre Gibrat (né en 57), scénariste et dessinateur de bandes dessinées, s’est fait connaître au travers des aventures d’un adolescent, le désormais fameux ‘Goudard’, imaginées avec le concours d’un certain Jackie Berroyer (5 albums entre 78 et 85) ; après quelques BD mineures, il sort en 95 ‘Pinocchia’, une histoire érotique conçue avec la collaboration de Francis Leroi (l’intello parmi les cinéastes des années 70 spécialisés dans les films pornographiques) et en 96 ‘Marée basse’ avec le scénariste Daniel Pecqueur, après quoi il s’est mis à produire des histoires complètes en deux parties (‘Le sursis’ en 97 et 99, ‘Le vol du corbeau’ en 2002 et 2005 et ‘Mattéo’ en 2008 et 2010) qui ont fait de lui en quelques années l’un des dessinateurs-phares de la BD française contemporaine, un artiste unique, un véritable peintre, de son époque comme des périodes historiques dans lesquelles il situe ses récits, de grandes fresques romanesques et dramatiques, sensuelles et avec suite.





Dans ce portfolio grand format (28cm de large et 36cm de haut) broché édité par Daniel Maghen en 2007 et qui comprend 14 dessins, imprimés sur du beau papier un peu cartonné et donc assez épais (+ 1 en couverture et 1 en dos, le tout étant encore une fois entouré d’une couverture et d’un dos supplémentaire avec encore 1 dessin de plus en couverture et la présentation des 14 dessins principaux de l’intérieur en petit sur la page de dos), Gibrat rend hommage aux splendides Cécile, l’héroïne du ‘Sursis’, et Jeanne, l’héroïne du ‘Vol du corbeau’, en les dessinant en couleur habillées, un peu, beaucoup, pas du tout, pour notre plus grand plaisir d’amateurs mateurs de vraies belles femmes comme de vrais beaux dessins. Surtout, n’hésitez pas une seconde : la beauté à ce prix-là défie toute concurrence !

Commenter  J’apprécie          10
Été comme hiver

Erreur dans le titre de Babelio ! Le vrai titre est l'hiver en été!

Une interview de l'auteur qui se livre en texte et surtout en dessins, tous plus magnifiques les uns que les autres! Un véritable livre d'art, j'adore!
Commenter  J’apprécie          70
Été comme hiver

Initié par Daniel Maghen qui expose ses œuvres depuis vingt ans dans sa galerie parisienne [...], ce somptueux artbook est un ravissement pour les yeux, mais aussi une belle récompense pour une fidélité sans faille.
Lien : http://bdzoom.com/141694/act..
Commenter  J’apprécie          00
Jeanne et Cécile - Artbook

La couleur des années noires !





Jean-Pierre Gibrat (né en 57), scénariste et dessinateur de bandes dessinées, s’est fait connaître au travers des aventures d’un adolescent, le désormais fameux ‘Goudard’, imaginées avec le concours d’un certain Jackie Berroyer (5 albums entre 78 et 85) ; après quelques BD mineures, il sort en 95 ‘Pinocchia’, une histoire érotique conçue avec la collaboration de Francis Leroi (l’intello parmi les cinéastes des années 70 spécialisés dans les films pornographiques) et en 96 ‘Marée basse’ avec le scénariste Daniel Pecqueur, après quoi il s’est mis à produire des histoires complètes en deux parties (‘Le sursis’ en 97 et 99, ‘Le vol du corbeau’ en 2002 et 2005 et ‘Mattéo’ en 2008 et 2010) qui ont fait de lui en quelques années l’un des dessinateurs-phares de la BD française contemporaine, un artiste unique, un véritable peintre, de son époque comme des périodes historiques dans lesquelles il situe ses récits, de grandes fresques romanesques et dramatiques, sensuelles et avec suite.





Dans ce magnifique ouvrage (de 2011) de format carré (27cm sur 27cm), Jean-Pierre Gibrat rend une nouvelle fois hommage (comme dans son portfolio grand format de 2007 publié par la galerie Daniel Maghen) aux deux héroïnes de ses deux albums-phares ‘Le sursis’ et ‘Le vol du corbeau’, j’ai nommé les splendides Cécile et Jeanne, en 116 pages en couleur et en noir et blanc (il n’y a qu’un seul dessin par page et de temps en temps une superbe double-page) au travers de dessins réalisés pour des festivals, des tirages de luxe, des intégrales, des ex-libris, des portfolios et des affiches.





Si vous goûtez le beau dessin à l’ancienne, mis en couleurs avec grâce, digne du grand André Juillard, sautez à pieds joints sur cette occasion de vous consacrer plus avant à des personnages dont on peut tomber amoureux tant Cécile et Jeanne sont vivantes, belles à tomber, bref étourdissantes. Quand la BD devient exceptionnelle et rejoint l’art de la peinture, on ne peut que s’incliner : Jean-Pierre Gibrat est un Maître et il nous illumine de son travail sur l’ombre et la lumière, la beauté des femmes et le sacré qui s’en dégage. Entrez dans sa lumière !

Commenter  J’apprécie          20
L'hiver en été

Tous les succès de Gibrat sont présents dans ce livre à travers des commentaires et des dessins, des esquisses, des crayonnés, représentant notamment ses héroïnes (Jeanne, Léa, Cécile…), toutes plus belles les unes que les autres et que l’on retrouve au fil des pages comme si elles avaient posé face à l’objectif d’un photographe.



En préface, Rebecca Manzoni évoque sa rencontre avec Jean-Pierre Gibrat et la grande amitié qui a débouché de cette rencontre. Une amitié avec la chroniqueuse Musique de France Inter qui apparaît en filigrane dans le très long et passionnant entretien où le dessinateur raconte son parcours, évoquant notamment les années Pilote, mai aussi son goût pour l’Histoire, la représentation féminine, ses influences artistiques que ce soit en BD, en littérature ou au cinéma.



Une discussion pleine de complicité et d’anecdotes pour accompagner les dessins d’un Gibrat qui a connu véritablement la reconnaissance et le succès à la fin des années 90 avec Le Sursis, une histoire d’amour très romanesque sur fond de seconde guerre mondiale…

Même si, dans les années 80, la série des Goudard avec Jackie Berroyer avec déjà été un joli succès, à tel point qu’elle avait été rééditée en 1995 et dans les années 2000 et qu’elle fait partie aujourd’hui des « BD cultes » au même titre que celles de Margerin ou Tramber et Jano parues aux Humanoïdes associés à la même époque. Mais ceci est une autre histoire.



L’Hiver en été est grand et beau livre à ses procurer d’urgence pour les fans de l’œuvre de Gibrat qui pourront retrouver tout l’univers de cet auteur dans des pages XL pour apprécier plus encore toute la subtilité et la précision de son trait, et aussi pour se souvenir que l’on peut tomber amoureux d’héroïnes de bande dessinée surtout quand elles ont le charme et la grâce de celles imaginées par Jean-Pierre Gibrat.


Lien : https://www.benzinemag.net/2..
Commenter  J’apprécie          40
La ruse de Cunégonde

Cunégonde est une râleuse, mais au fond, elle a bon cœur. Aussi lorsque son papa se fait arrêter par les gardes du château, parce qu'il braconnait, afin de nourrir sa famille.



Cunégonde, va trouver le moyen de passer les portes du château pour le délivrer.



Une histoire agréable, avec quelques suspens, mais dans l'ensemble, je n'ai pas été plus emportée que ça.

Même Cunégonde, et son sale caractère, ne sont pas attachant.

Tout se déroule beaucoup trop vite, avec parfois un manque de profondeur, il s'agit d'un premier roman jeunesse, mais une ou deux pages, avec un peu plus d'informations, l'auraient rendu meilleur, sans l’alourdir.



Le style quant à lui, est à la fois, fluide et riche en vocabulaire. Le texte de Fanny Joly, est agréablement mis en valeur, grâce aux illustrations de Jean-Pierre Gibbat, à la fois expressives et réalistes. Je trouve intéressant, le fait qu'il l'ait représenté en garçon manqué.


Lien : http://mickaelineetseslivres..
Commenter  J’apprécie          10
Le Sursis : Intégrale

Quel magnifique Album ! Le graphisme couleur est somptueux. Les paysages sont un régal et les personnages très bien dessinés. Gibrat a du faire beaucoup de recherches car au delà des dessins magnifiques, c'est l'âme d'une époque qu'il retransmet parfaitement avec une foule de petits détails pittoresques. Enfin, le scénario est beau. On ne peut qu'adorer.
Commenter  J’apprécie          00
Le Sursis : Intégrale

Magnifique album. Le dessin de Gibrat est exceptionnel. Julien s'est échappé du train qui l'emmène au STO en 1943 et se réfugie dans son village du Lot dans la maison abandonnée de l'instituteur, arrêté parce que communiste. Par un heureux malentendu, le train qui l'emmenait en Allemagne a été bombardé et un corps a été retrouvé avec les papiers de Julien qu'il avait perdu lors de son évasion. Officiellement mort, Julien cahé dans son village assiste à la vie du village divisé entre les résistants, ses collabos et miliciens, et espère retrouver Cécile son amour d'enfance et écoute à la radio l'avancée des russes et des alliés sur le front italien. Julien, qui reste un grand adolescent un peu inconscient de la gravité de la situation, subit le temps et assiste comme spectateur à l'histoire. Histoire tendre mais tragique qui le rattrapera. Le dessin de Gibrat donne une épaisseur aux personnages, les croquants dans la vie de tous les jours sur la place du village... on entendrait presque les cigales, on ressent le froid de l'hiver... bref un très très bel album
Commenter  J’apprécie          50
Le Sursis : Intégrale

Cambayrac, petit village de l’Aveyron. Dans cette paisible bourgade du midi Pyrénées, il y a la jolie Cécile, Paul le jeune toubib, Serge, Fernand qui tient le bar du coin, Angèle Fourcadelle une femme adorable que tout le monde voudrait avoir comme tante. Mais dans cette petite commune sans histoire le calme n’est qu’apparence.



Nous sommes l’été 1943, en pleine guerre et désarroi. Deux gendarmes viennent annoncer à Angèle une terrible nouvelle : Son neveu Julien est mort dans le train bombardé qui l’emmenait au service du travail en Allemagne. Mais pourquoi Angèle n’est ni triste ni en pleurs alors que l’on vient de lui annoncer le décès de son neveu qu’elle aime comme un fils ? Tout simplement parce que Julien n’est pas mort, il a sauté du wagon juste avant le drame.



A l’insu des villageois et avec l’aide de sa tante, il va se cacher dans le grenier de Thomassin, l’instituteur du village, arrêté par la milice pour ses idées jugées trop communistes. De cet endroit stratégique qui surplombe le village, julien va observer, les habitants, sa bien aimée Cécile, ses amis d’enfance vivrent les horreurs et les dérives de la guerre. C’est avec un air amusé qu’il assistera à son propre enterrement. Mais les jours deviennent de plus en plus longs et la saison annonce ses couleurs automnales. Son seul compagnon de fortune est un mannequin, habillé d’un casque et d’un uniforme militaire, qu’il baptise Maginot et à qui il s’adresse. Ses monologues lui permettront de garder un pied dans la réalité.



Impuissant, il va être le témoin de conversations secrètes, voir les blindés allemands envahir le village. Les vérités et les mensonges se mélangent, la confiance et la trahison s’entremêlent et les rancunes se ravivent. Julien va découvrir ses vrais amis là où il s’y attendait le moins. Au fil des jours, des mois, il va contempler sa Cécile, reprendre en main le cours de sa vie puis lui échapper peu à peu. Mais que peut-il faire puisqu’il est mort ?



De son pigeonnier, il ne sortira que le soir, la nuit tous les chats sont gris. Il s’apercevra de certaines manigances et complots qui se trafiquent tout autour du village. En qui peut-il vraiment avoir confiance ? Le vieux Fernand ? Le toubib qui tourne autour de sa belle? Serge avec sa petite gueule de milicien ? Et puis avec sa douce Cécile comment faire ? Combien de temps va-t-il devoir se cacher et se taire ? Combien de temps va durer Le Sursis ? Cette page de l’histoire est très intéressante, mais le personnage principal, julien, manque à mon sens d’épaisseur et de témérité. L’histoire est centrée sur l’élégance et l’intelligence de Cécile et des villageois.



Pourquoi ai-je aimé cette B.D ? Surtout pour la dernière page, une fin pour le moins surprenante et inattendue. J’ai adoré les coups de crayon somptueux de l’auteur et les couleurs sont lumineuses et magnifiques. Au fil des pages nous découvrons des dessins gibratesques qui ont le don d’attraper l’instant et l’émotion. Les visages sont expressifs, et les sentiments s’en dégagent sans équivoque.

Cette B.D est un bijou et un régal pour les yeux.



Cet album est une vraie découverte, ma première rencontre avec Jean-Pierre Gibrat et sûrement pas la dernière.



Encore et encore, toujours et toujours….. MERCI ;)


Lien : http://marque-pages-buvard-p..
Commenter  J’apprécie          292
Le Sursis : Intégrale

Une robe rouge à pois blancs !





Jean-Pierre Gibrat (né en 57), scénariste et dessinateur de bandes dessinées, s’est fait connaître au travers des aventures d’un adolescent, le désormais fameux ‘Goudard’, imaginées avec le concours d’un certain Jackie Berroyer (5 albums entre 78 et 85) ; après quelques BD mineures, il sort en 95 ‘Pinocchia’, une histoire érotique conçue avec la collaboration de Francis Leroi (l’intello parmi les cinéastes des années 70 spécialisés dans les films pornographiques) et en 96 ‘Marée basse’ avec le scénariste Daniel Pecqueur, après quoi il s’est mis à produire des histoires complètes en deux parties (‘Le sursis’ en 1997 et 1999, ‘Le vol du corbeau’ en 2002 et 2005 et ‘Mattéo’ en 2008 et 2010) qui ont fait de lui en quelques années l’un des dessinateurs-phares de la BD française contemporaine, un artiste unique, un véritable peintre, de son époque comme des périodes historiques dans lesquelles il situe ses récits, de grandes fresques romanesques et dramatiques, sensuelles et avec suite.





Dans le réussi premier volet (de 52 pages en couleur datant de 1997), requis pour le service du travail en Allemagne, le jeune Julien saute du train et retourne chez sa tante, avec laquelle il vit. Le train en question ayant été bombardé peu après et ses papiers à lui trouvés sur un cadavre, il est donc officiellement considéré comme étant mort. Comme l’instituteur du village, communiste, a été arrêté et sa maison fermée et mise sous scellés, il s’installe dans le grenier de celle-ci et y trouve une vieille photo de classe, « la photo des jours heureux », sur laquelle figure la belle Cécile. Du haut de son perchoir, Julien assiste à son propre enterrement, mais surtout a la chance de pouvoir voir désormais chaque jour Cécile, l’amour de sa vie, qui toutefois le croit mort, servir aux ‘Tilleuls’, le café de la place de l’église…





Dans l'aussi réussi second volet (de 52 pages en couleur datant de 1999), Julien commence de tourner en rond dans sa cage : ses journées lui paraissent de plus en plus longues et ses soirées carrément interminables ; le voyeurisme auquel il s’adonne finit par ne plus lui apporter que supplice et tourment : un autre homme se montre désormais très attaché à Cécile ; au risque de se faire prendre, il sort enfin de sa tanière et rôde…





Si vous goûtez le beau dessin à l’ancienne, mis en couleurs avec grâce, digne du grand André Juillard, sautez à pieds joints sur cette occasion de vous consacrer plus avant à des personnages touchants et troublants. Quand la BD devient exceptionnelle et rejoint l’art de la peinture, on ne peut que s’incliner : Jean-Pierre Gibrat est un Maître et il nous illumine de son travail sur l’ombre et la lumière, la beauté des femmes et le sacré qui s’en dégage. Entrez dans sa lumière !

Commenter  J’apprécie          50
Le Sursis : Intégrale

Une BD avec de très beaux dessins très expressifs. L'histoire de Julien, une sorte d'anti-héros sous l'occupation allemande, qui se cache en attendant que ça passe, est vraiment prenante. C'est aussi une belle histoire d'amour. On comprend le titre (à regret) à la dernière page. J'ai du mal à évaluer le niveau nécessaire pour comprendre cette BD, qui est assez subtile, et demande une bonne culture historique il me semble. Au moins 3e je pense.
Commenter  J’apprécie          40
Le Sursis : Intégrale

Cambeyrac, dans le Sud-Ouest de la France, en 1943. Un village français vivant l’Occupation.



Julien Sarlat se réfugie chez sa tante Angèle après avoir sauté du train qui l’emmenait en Allemagne s’acquitter de son STO. Par chance, un homme usurpe son identité et meure sur le champ. Plus besoin de fuir puisqu’il n’est plus...

Se cacher devrait suffire, en attendant les nouvelles de la guerre qui annonceraient l’espoir d’une libération...

Rien n’est joué pour l’instant, en 1943, et la vie du village s’organise tant bien que mal entre marché noir, pénuries et trahisons. La milice et les résistants plaçant chacun leurs pions.

Derrière ses persiennes, Julien voit tout (dont la scène mémorable de son propre enterrement), compte les points, et attend que l’espoir revienne... Celui d’une libération, mais qu’il souhaiterait plus amoureuse que militaire ! Incarné par Cécile, l’amour ne peut être que passionnel. À la vie, à la mort, un an dans cette chambre à attendre. Un an de sursis.



Superbe album de Jean-Pierre Gibrat, dont je ne me lasse décidément pas de découvrir le talent. Son talent de conteur, scénariste et poète, et bien sûr son talent de dessinateur. Un "style Gibrat" dans lequel la finesse du ton se marie avec la beauté du trait et l’éclat des couleurs.



Lu en janvier 2018.
Commenter  J’apprécie          10417
Le Sursis : Intégrale

1943. Julien est un rescapé. Réquisitionné pour le service de travail obligatoire, il a sauté du train avant que celui-ci ne soit bombardé. Alors que le corps d'un garçon qui avait volé ses papiers d'identité est enterré, Julien se cache dans sa bourgade de l'Aveyron dans un pigeonnier, et observe depuis sa tour la vie autour de lui, les agissements de la milice dirigé par Serge, la participation à la résistance de Paul, le médecin. C'est l'histoire d'une parenthèse, d'un sursis, d'un temps hors du temps, à l'écart des évènements, où seule l'histoire d'amour entre Julien et Cécile a un goût de réel. Cette mise à distance entre la planque de Julien, lieu de son intimité, et le dehors, la place du village, les allers-retours secrets de nuit est très réussie. La qualité des dessins, l'attention et la tendresse portées aux personnages, sont un plus pour faire de cette BD une lecture recommandée.
Commenter  J’apprécie          30
Le Sursis : Intégrale

Dessins et couleurs, dans le sud de la France avec le bistrot sur la placette, est un plaisir pour l’oeil. L’histoire, classique, se passe durant la seconde guerre mondiale quand Julien, pour échapper à la STO, saute du train qui déraillera une heure plus tard. C’est sa tante, instit, qui lui fournit la nourriture tandis qu’il loge dans un grenier. De là-haut, il va assister à son enterrement, mais il verra surtout la femme qu’il désire tant, servir en terrasse les consommations des villageois des différents camps. Je n’ai pas trop aimé ce personnage égoïste et faignant. Mais quel bonheur d’admirer les vêtements de la très sensuelle Cécile. Une fin pied de nez, sur le 2ème tome, qui explique le titre. A lire d’affilée, parce que court.
Commenter  J’apprécie          90
Le Sursis : Intégrale

Cambeyrac, Aveyron, 1943. C'est en pleine nuit, alors que tout le village dort profondément, que Julien pénètre chez sa tante, Angèle, par la fenêtre. Il est aussitôt accueilli par Pépère. Fatigué après avoir marché deux jours et deux nuits, il s'endort rapidement sur le sofa. Au matin, Angèle est plutôt surprise de le trouver là, persuadée qu'il allait rejoindre le Service du Travail Obligatoire, en Allemagne. Mais, Julien s'est tout bonnement exempté lui-même et a sauté du train qui devait l'emmener là-bas. Il n'a pas d'autre choix que de rester caché. Chez son ancien instituteur, un juif déporté par les Allemands, semble le lieu idéal. D'autant que les gendarmes sont venus annoncer une bien mauvaise nouvelle à Angèle : le corps de Julien a été retrouvé dans le train bombardé, ses papiers sur lui. De là où le jeune homme se cache, il assiste à son propre enterrement. Mais aussi, au fil des jours, à la vie du village et plus particulièrement aux allées et venues de Cécile, son ancienne petite amie...



Alors que, au loin, la guerre bat son plein, que les résistants mènent des missions secrètes, que la milice rôde partout, que la vie, malgré tout, continue pour d'autres, entre apéro sur la place du village ou parties de pétanque avec le curé, Julien, lui, vit reclus dans son petit logement. À travers les persiennes et sa longue vue, il ne loupe presque rien de ce qui se passe autour de lui. Jean-Pierre Gibrat nous offre avec Le sursis un album d'une incroyable justesse, aussi bien sur le fond que sur la forme. Le scénario nous balade entre amour et trahison, bravoure et lâcheté alors que se profile l'espoir d'une paix retrouvée. Ses personnages, si bien fouillés et vivants, que ce soit Julien qui a déserté, la belle et éblouissante Cécile ou encore Paul, le résistant, sont très attachants. Sur la forme, Gibrat met magnifiquement en lumière tous ces paysages, tous ces portraits et toutes ces scènes (fussent-elles de nuit ou bruyantes sous un soleil radieux). De véritables œuvres d'art !

Un album émouvant et sensible...
Commenter  J’apprécie          650
Le Sursis : Intégrale

En 1942, quand on était convoqué pour le Service du Travail Obligatoire, on avait deux choix. Soit on regagnait son affectation dans une usine allemande ou une ferme autrichienne, soit on prenait le maquis et on entrait dans la résistance. Julien Sarlat a choisi une troisième voie : il disparait, il se volatilise, il met sa vie entre parenthèse. Il s’octroie un sursis. « Le sursis » permet au lecteur de se plonger dans la période trouble de l’occupation, de s’immiscer dans la vie d’un village du Sud-Ouest, avec ses habitants, ses commerçants, ses résistants et ses miliciens… Alors, dans cette fuite en avant vers un avenir de plus en plus incertain, offrez-vous aussi un sursis, un retour en arrière dans l’histoire de notre pays.



Une peinture fidèle et sans concession de la France de Pétain… et une intrigue simple et efficace !
Commenter  J’apprécie          200
Le Sursis : Intégrale

Jean-Pierre Gibrat donne le ton dès la première page avec les remerciements qu’il adresse au Capitaine Claude – en précisant « qui a su dire non à Pétain et oui au Sursis » – et à de nombreux acteurs de la résistance de cette époque. Il remercie aussi sa famille pour l’avoir soutenu pendant les trois années de travail à sa table de dessin.

Le tome I est paru en octobre 1997 et a reçu un accueil enthousiaste de la part de la presse et du public intéressé par la bande dessinée. Tout comme Jean-Claude Servais, dont j’ai fait dernièrement une chronique sur « La Tchalette », Jean-Pierre Gibrat est à la fois scénariste et dessinateur. « Le sursis » est son premier titre en solo. Un vrai coup de maître, lui qui dit : « tout a été raconté mais il y a la façon de le raconter ».



Au tome I, on est en 1943. Julien est un jeune homme qui doit partir en Allemagne pour le service du travail obligatoire. Il a décidé de ne pas partir – nombreux étaient ceux qui faisaient ce choix –, il a sauté du train à un moment où celui-ci roulait à faible vitesse et s’est réfugié dans son village, chez sa tante Angèle. Mais ce train a été ensuite bombardé et les gendarmes viennent annoncer son décès à sa tante. Il décide de se cacher dans la maison de l’instituteur qui a été arrêté car communiste et juif, ce que ni les nazis ni Pétain ne pouvaient tolérer. La maison est sous scellés et il pense y être à l’abri.

« 1943 n’avait fait de cadeaux à personne, sauf à moi peut-être... sans doute même. J’ai suivi la guerre sans y participer. J’ai même assisté à mon enterrement sans la pénible nécessité de mourir ; c’est dire à quel point j’ai été épargné. 1944 ne semble pas vouloir renouveler ce petit régime de faveur. »



J’ai beaucoup aimé cette idée de cachette au sein du village qui lui permet d’observer de son pigeonnier tout ce qui s’y passe, y compris son propre enterrement ! Les illustrations sont formidables, on voit tout avec lui, d’en haut, et sans être vu.



Jean-Pierre Gibrat joue parfaitement avec la lumière, avec les ombres à travers les persiennes, avec la nuit et les paysages de neige, avec la lumière des lampes aussi qui donne un vignetage intéressant, concentrant l’éclairage sur des points importants.

De son poste d’observation, il peut voir Cécile, la fille dont il est amoureux, qui travaille au café en face et est courtisée par Paul, le médecin du village.

Amour et jalousie, collaboration et résistance, psychologie fine des personnages, vraisemblance de l’action, rien ne manque pour cette BD de haut vol. Car action il y aura. Julien sort de sa cache la nuit et va croiser la route de résistants qui viennent saboter des réserves d’essence ou encore rencontrer des colonnes allemandes arrivant au village.

« A Cambeyrac, petit village aveyronnais, le calme n’est qu’apparence. Les colonnes de blindés allemands ne vont pas tarder à apparaître. »



Le contexte historique est parfaitement transmis. Le collabo Serge en tenue de la milice a bien choisi son camp et assume : « Serge profite de l’occasion pour ânonner le discours de Laval sur ce bon esprit allemand, sur cette nation victorieuse qui accepte de ne pas abuser de sa victoire »... Tu parles !

De l’amour et de l’humour pour rappeler qu’on est dans une bande dessinée et que le divertissement doit aussi être au rendez-vous : « Jamilou, c’est autre chose. C’est le benêt du village. Il travaillait dans une ferme en Bavière. On lui a confié un sac de semis, Jamilou a fait un grand trou, versé le contenu du sac puis rebouché le tout consciencieusement. L’agriculture selon Jamilou fut jugée fantaisiste et ruineuse. Le grand Reich préféra donc s’en séparer. »



Le tome II, un an plus tard en 1944, est tout aussi intéressant, avec la maladie de Julien, les soins de Cécile et la rivalité avec Paul, le médecin. L’action prend encore de l’ampleur avec des résistants et des collaborateurs qui s’affrontent de plus en plus violemment. Julien ne sera pas longtemps spectateur des drames de la guerre, rattrapé comme il le dit par l’histoire. Ce n’est pas un roman à l’eau de rose et la réalité tragique de cette période n’est pas occultée.



Au final cela donne un album que je trouve absolument magnifique. C’est un travail d’une précision incroyable, les images possèdent une force et une qualité qui donnent vie à l’histoire. Jean-Pierre Gibrat est un grand artiste, au dessin précis, un coloriste hors pair et un très grand scénariste. La bande dessinée a aussi ses classiques, nul doute que « Le sursis » est à classer dans cette catégorie, il a d’ailleurs reçu de nombreuses récompenses et les planches originales se vendent à des prix astronomiques... En tout cas on peut sans se ruiner admirer les 15 dessins, pleine page, placés à la fin de cette très belle édition, qui donnent une idée de la somme de travail et de talent permettant d’obtenir un tel résultat.

Si vous avez aimé cette critique, vous pouvez la retrouver (et bien d'autres encore) sur mon blog Bibliofeel ou clesbibliofeel, avec des photos réalisées par moi même et destinées à rendre hommage à ces artistes qui alimentent mes passions et mes journées. A bientôt !
Lien : https://clesbibliofeel.blog/
Commenter  J’apprécie          40
Le Sursis : Intégrale

Cela faisait un moment que j'avais repéré cette B.D, sans même en connaitre l'auteur ou le sujet : je trouvais simplement les dessins très beaux. Je m'y suis donc mise, et j'ai bien aimé.



L'histoire se passe sous l'occupation, on retrouve donc des thèmes récurrents : la résistance, la peur de l'ennemi, les planques, l'histoire d'amour entravée par la guerre... Ca peut paraître un peu banal quand on pense à tout ce qui a été écrit sur le sujet, mais ça n'en reste pas moins intéressant et divertissant.



Je ne me suis pas vraiment attachée au personnage principal, sorte d'anti héros qui subit les évènements, mais plutôt à la fille, qui a plus d'épaisseur. Et puis les dessins, revenons-y, subliment vraiment cette histoire : les couleurs, les traits des personnages, les paysages, tout est parfaitement réalisé.



La fin est très réussie : je l'attendais, je l'esperais et j'ai été satisfaite ! Une bande-dessinée qui fait passer un moment agréable.
Lien : http://libros-y-palabritas.o..
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Pierre Gibrat Voir plus

Quiz Voir plus

Le sursis

Chez qui se rend Julien au début de l'histoire ?

Chez sa tante Angèle
Chez sa cousine Germaine
Chez sa Grand-mère
Chez sa maman

8 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Le Sursis, tome 1 de Jean-Pierre GibratCréer un quiz sur cet auteur

{* *}