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Citation de Arakasi


Où sont-elles accourues, toutes nos douloureuses amies de ports ? L'Espagnole de Las Palmas qui nous demandait des prières pour son amant, un pêcheur de Maltes, parce que l'Atlantique hurlait comme une louve ; la bonne fille de Marseille qui, après les instants brûlants de l'amour, voulait nous rendre notre ardeur par une ravissante bouillabaisse épicée comme un feu ; la girl de Southampton qui croyait que nous rapportions d'Orient des remèdes magiques ayant pouvoir de guérir un mal cultivé par cinq générations damnées et que nous avons payée, la pauvre, en formules grotesque et en brins d'algues séchées ; la Hollandaise aux seins lourds, qui se vengea à coups de sabots de notre parcimonie d'errants miséreux ; la blonde femme de Bergen dont le regard d'ange ignorait toutes les erreurs de son corps ; la Juive d'Hambourg qui marmottait une longue prière, en une chienne de langue hébraïque, en s'abandonnant à nos frustres désirs ; l'étrange belle d'Honfleur qui exigea la nuit complète autour de ses baisers ; l'hétaïre du Caire qui parfuma nos corps de benjoin ; la créole de Rio qui rythma le minutes d'oubli d'une singulière chanson des Pampas ; la pauvrette d'Iquine qui ne nous en voulut pas d'imprégner sa misérable couche des fauves odeurs des nitrates et du guano ; l'adorable insulaire de Papeete qui ne voulait pas d'argent, mais des chansons nouvelles de France et d'Angleterre ?
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