Signé en 2004 par les vingt-cinq États alors membres de l’Union européenne, le traité établissant une Constitution pour l’Europe doit être ratifié dans chaque pays. En France, la question est soumise à référendum. Mais alors que la quasi-totalité des médias et des forces politiques, à l’exception de groupes dissidents à droite comme à gauche, ainsi que du Front national, appelle à approuver ce traité, la victoire du non, le 29 mai 2005, avec 54,68 % des suffrages exprimés, fait l’effet d’une bombe. Ce choc politique, comme en 1992, illustre le fort décalage entre l’opinion publique et les cercles dirigeants du pays.