Jean Sulivan Cacher sa joie
Il faut suivre sa voie, faire place à la petite graine de vérité qui pousse au fond de soi.
Ne craignez pas pour ceux que vous laissez .
Votre mort en les blessant va les mettre au monde .
Un livre qui me fascine, il m'arrive d'en lire vingt pages et de le planter là pour toujours. La beauté blesse, il faut s'en approcher avec prudence. On a envie de disparaître.
Non, la mort n'est pas l'autre bout du chemin. Elle en fait partie. Elle marche avec nos pas. Elle prépare le café du matin, rit, chante ou pleure avec nous.
Vous savez bien, l'événement. un jour ou l'autre, fracture le royaume de sécurité dans lequel nous nous étions enfermés et que nous nommions bonheur.
Ainsi la mort fait-elle son oeuvre de vie. Elle est l'autre nom de Dieu.
Quand un homme s'est trouvé, quand il a saisi son importance et son inimportance, il devient libre, insolent et amical, il crée, il invente son passé même et chante de sa propre voix I'alléluia torrentiel de la vie surabondante à travers bonheur et malheur.
On attend trop d'amour, on ne pense pas à en donner.
On ne reçoit que ce que l'on donne.
L'Evangile est une parole de terroir avec une odeur, elle ne peut être reçue que par quelqu'un qui a rejoint son terroir, même s'il n'a jamais vécu sur un terre.
Le terroir est en lui, en ce sens nous sommes tous des paysans. L'intériorité descend jusqu'aux racines, mais elle est aussi à fleur de peau, elle est dans l'humus, liée au regard, aux gestes de la vie. Elle est en l'homme l'universalité.
L'Evangile s'adresse à des hommes qui sont proches de l'origine.
L’enfance est une plénitude... et si la vie ne permet pas de garder ou de retrouver un jour quelque chose de la plénitude ou du vide de l’enfance,ce sentiment primitif d’adhesion, le bonheur d'exister qui est tapi au cœur de tout ce qui vit, elle est prétentieuse et stérile. La tristesse sage et prévoyante me semble le péché capital. Car la vie sait mieux que nous où elle nous mène et nos modernes philosophes, plus aveugles que des taupes, qui voudraient nous faire croire que l’ultime sagesse est dans la raison raisonnante, me semblent surtout manquer d’enfance parce qu’ils sont coupés de la vie qui porte en elle l’espérance invincible.
Si vous êtes père ou mère, soyez-le bien, le moins longtemps possible. N'ayez pas trop besoin de vos enfants pour exister. D'ailleurs ils vous le feraient payer. Vienne vite le temps qu'ils vous choisissent. Que vous pensées, projets, angoisses, sagesses périssent avec vous. Vous ne verrez pas tous l'an 2000. Ils seront en pleine forme. Les convertir à vous, c'est les assassiner. Pour ça, que beaucoup s'effacent sans mot dire, sans maudire. La nature fait bien les choses qui souvent dresse les fils contre la sagesse des pères.
Car la liberté se tient dans la solitude. Il est nécessaire d'abord de se faire vagabond, pèlerin et comme sans famille, sans patrie, pour devenir capable d'un amour large et paradoxal.