Les courses! Comme elles sont mal jugées de ceux qui ne les connaissent pas! N'ayant même pas, aux yeux des moralistes, l'excuse d'être indispensables à l'amélioration de la race chevaline, elles ne sont, d'après eux, qu'un lieu de perdition, un encouragement à l'oisiveté et au jeu. Infortunés moralistes! De quels sains plaisirs, de quelles passionnantes émotions ils se privent, en tenant les courses en interdit ! Rien de plus beau qu'une belle course, rien qui suscite plus directement l'enthousiasme. Aucun spectacle n'a ce décor, cette péripétie vivante, aucune lutte n'offre un si heureux mélange de vigueur et d'harmonie, aucune vitesse ne grise comme le galop d'un pur sang.
Plus qu'aucun autre, le joueur aux courses est un spéculateur. Il a des éléments nombreux d'appréciation, une base sérieuse de raisonnement. Tout cheval est une valeur, dont il doit savoir fixer le cours normal. Pour y parvenir, les plus solides qualités lui sont nécessaires.