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5/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Niort , le 12/12/1907
Mort(e) à : Niort , le 20/11/1984
Biographie :

Jean Trouillard est un professeur de théologie et de philosophie français, historien de la philosophie, spécialiste du néoplatonisme, notamment de Plotin puis de Proclus.

Il entre au Séminaire d'Issy les Moulineaux en 1925 après ses études secondaires. Il est ordonné prêtre le 28 juin 1930. Admis dans la Compagnie des Prêtres de Saint Sulpice, il commence des études de philosophie à la Sorbonne et à l'Institut catholique de Paris (1931-1933). Marqué par l'œuvre de Maurice Blondel, il enseigne la philosophie thomiste et l'histoire de la philosophie tout d'abord aux Séminaires de Versailles (1933-1936), de Rodez (1936-1938) et de Bourges (1939-1956). En 1955, il soutient ses deux thèses de philosophie sur Plotin (Thèse principale : La purification plotinienne; thèse secondaire : La procession plotinienne). En 1956 il est nommé professeur à l'Université Catholique d'Angers et en 1959 à l'Institut Catholique de Paris, où il enseigne jusqu'à sa retraite.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le néoplatonisme succède au « moyen-platonisme » le jour où les platoniciens se mettent à chercher dans le Parménide le secret de la philosophie de Platon. Ce moment, semble-t-il, c’est Plotin avec sa théorie des trois un […].
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L’Un est totalement imparticipable en tant qu’il est le foyer générateur des principes antérieurs à l’être (τών προόντων). Conformément à son exégèse du Parménide, Proclos estime que le Principe suprême ne peut être évoqué que par des « supra-négations » (ύπεραποφάσεσιν). Mot que Damasscios reprendra quand il dira qu’ à l’égard de ce qui est au delà du Tout et de l’Un nous ne sommes ni dans l ’état de connaissance ni dans celui d’inconnaissance, mais dans la disposition de « supra-inconnaissance » (ύπεράγνοιαν). Il ne peut être atteint ni par l’affirmation ni par la négation intérieure au discours, qui le maintiendraient dans le registre des significations. Proclos disait déjà qu’il est au delà de la possession et de la privation, donc de l’activité, du silence et du repos, et absolument de toutes les antithèses de la pensée. Il se confondrait avec le non-être de la matière si l’excès d’indétermination productrice pouvait s’identifier au défaut de l’indétermination passive.
(...)
Plotin avait écrit : « L’Un est tout et il n’ est rien... C’est parce que rien n’est en lui que tout procède de lui ».

Cette antithèse deviendra de plus en plus consciente chez les néoplatoniciens. Elle laisse apparaître une double démarche.

D’une part, l’unité est la plus compréhensive des perfections et la plus fondamentale des causalités, celle qui caractérise la divinité parce que celle-ci la communique de façon primordiale.

« Unifier et déifier, écrit Proclos, c’est la même chose ».

« L’unité est ce qu’il y a de plus compréhensif (περιληπτικώτατον), s’il est permis de parler ainsi, et rien ne lui est extérieur, même si tu évoques la privation et les plus inconsistantes des choses ».

D’autre part, l’un signifie le refus par excès de toute perfection, même de l’unité. Il est identique au non-être, c’est-à-dire à la négation de surabondance.

Ainsi s’exprime Proclos. Mais déjà Plotin, se référant aux pythagoriciens, suggérait que ce terme « Un » ne signifie peut-être que la négation du multiple et la nécessité pour l’esprit de partir du plus simple. Damascios lui fera écho, disant que cette appellation est pour les pythagoriciens, à défaut d’un nom véritable, « le symbole du Principe ineffable », désigné par les Égyptiens comme « une ténèbre inconnaissable » (σκότος άγνωστον) ou comme « un grand secret » (κρύψιν μεγάλην). (pp. 73-75)
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Qu’est-ce que la démiurgie selon Proclos? C’est la puissance expansive de l'unité. Il n’y a dans l ’univers aucune autre efficacité réalisatrice que celle de l’unité et de la bonté. Ces deux fonctions sont d’ailleurs identiques, puisque l’unité est la valeur même et puisque le Bien, de l’aveu de Platon, « donne connexion et cohésion à toute réalité parce qu’il oblige ». Il y a dans le Bien un cercle dont on ne peut sortir que par la théologie négative. Car le Bien se communique parce qu’il est tel, mais il est le Bien parce qu’il est pure générosité.

« C’est en effet le propre du Bien que de se communiquer à tout ce qui est capable d’en prendre sa part, et le plus grand n’est pas ce qui reçoit, mais ce qui produit la bonté (το άγαθουργόν) ». (p. 83)
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