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Citation de gigi55


Penser le tout
qu'ai-je donc fait ? pas grand-chose. Fourmi d'humeur égale et plutôt portée à l'insouciance, j'ai joué aux dames, aux échecs, à la belote, au croquet, je suis allé déjeuner dans des restaurants thaïlandais, j'ai un peu lu Oscar Wilde et Toulet, et les Jeeves de Wodehouse qui m'ont fait beaucoup rire, j'ai traversé au printemps des villages minuscules qui sortaient à peine de la neige, j'ai fat pas mal de bétises et j'en ai écrit quelque-unes. De temps en temps je m'asseyais pour penser. Mais le plus souvent je m'asseyais seulement. Assis ou debout, il 'est arrivé de penser quelques instants au monde qui m'entourait.
Les chats, les chiens, les phoques, les dauphins, les éléphants bien sûr
, on m'assure les rats et les scorpions, ah ! les fourmis aussi et les abeilles et les oies sauvages chères à Karl Von Frisch et à Konrad Laurenz, je suis tout disposé à m'émerveiller de leur intelligence. Il paraît qu'ils savent compter, qu'ils s'organisent entre eux, qu'ils sont capables de retrouver leur chemin et de l'indiquer aux autres. Je ne sais plus qui m'a juré avoir vu, de ses yeux vu, un chat monter dans un tramway et en descendre plusieurs stations plus loin pour entrer chez son maître.
Ah bravo ! très bien. Mais pour doués qu'ils soient, je doute qu'un chien, un rat, une oie sauvage, une abeille aient jamais pensé à l'origine et au sens de l'univers autour d'eux. Ces sont les hommes qui pensent le tout.
p. 252
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