Je marchais. Je sentais qu'un nouvel ordre de vie était en train de réagencer toutes mes perceptions.
C'est ça, une révolution?
J'ai posé la question à Marcel un soir. Il a hoché la tête.
- Pendant longtemps tu sais, Antoine, j'ai cru que la révolution, c'était tout le monde ensemble, à la même heure, au même endroit. Le grand soir ou le grand matin. Et puis j'ai compris que c'était solitaire, ce qui se passait vraiment. A l'intérieur de chacun. Et ça, ça ne peut pas se faire tous ensemble, à la même heure. C'est dans chaque vie quelque chose de possible, on y va ou on n'y va pas. Après, si on peut, on se rassemble avec les autres...