Dans le désordre général, dans la démence répandue, moi aussi j'ai tué un homme dont je ne savais rien, se dit-elle avec horreur. Il est vrai qu'il menaçait Andronic, mais peut-être aurait-il suffi de crier pour le faire fuir. N'aurais-je pas pu me précipiter devant lui, m'offrir à la place d'Andronic, lui servir de bouclier, donner ma vie, chrétiennement, au lien d'en prendre une autre? Femme et, par cet état même, tenue à l'écart des tueries, jamais je n'aurais dû supprimer une existence, fût-ce celle d'un ennemi. Ne sommes-nous pas faites pour la donner, non pour la retrancher?