Nous savons intérieurement ce que c'est de se mouvoir, mais quand nous pensons le mouvement, quand nous le mesurons, nous nous référons à des repères immobiles.
Zénon d'Élée nous montre que, tout bien considéré, nous ne pensons pas le mouvement. Certes, nous voyons voler la flèche, mais nous ne pouvons pas penser son mouvement parce que notre esprit est fait pour l'immuable, l'identique, l'éternel. Et pourtant, nous voici vivant et peinant dans ce monde où tout est éphémère et changeant.
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