Nous voguons. Doucement nous voguons. J'enfonce bien ma pagaie, je tire fort mais nous voguons doucement. Nous prenons à droite, à gauche, la rivière est une déesse à mille bras. Certains sont étroits, on y distingue à peine le ciel, immergés qu'ils sont dans un tunnel de vert, dans un écrin végétal. Des ragondins plongent, disparaissent, d'interminables racines affleurent et sculptent les rives, j'évolue dans un tableau.