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3.56/5 (sur 121 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 15/09/1984
Biographie :

Jennifer Murzeau vit et travaille à Paris. Elle poursuit dans son troisième roman, "La Désobéissante", une réflexion amorcée dans ses précédents romans, "Les Grimaces" (Léo Scheer 2012) et "Il bouge encore" (Robert Laffont 2014) sur les dérives de notre époque, l'aliénation et la liberté.

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L`entretien de Jennifer Murzeau avec Babelio : Les grimaces


Votre roman "Les grimaces" croque avec humour et férocité le monde de la télévision. Pourquoi avoir choisi cet univers comme cadre de votre premier roman ?

D`abord parce que c`est un milieu que je connais. Ensuite et surtout parce qu`il présente l`avantage d`exacerber un certain nombre de travers humains qu`on trouve partout ailleurs. Les conflits d`ego y sont particulièrement forts, le rôle et le pouvoir de l`image y sont très grands, les gens y sont donc bien névrosés, c`est une belle matière romanesque. L`un des thèmes qui me tenait particulièrement à cœur en écrivant Les grimaces m`a été inspiré par Ferdydurke de Witold Gombrowicz. Il s`agit de l`idée selon laquelle l`individu est toujours fonction du regard d`autrui, de l` «image », et qu`il est difficile de se défaire de cette image si elle s`avère pesante ou inefficace. Du coup, inscrire l`histoire dans un milieu où l`image est déterminante était intéressant. Mais mon but n`était pas de cristalliser l`histoire dans ce milieu, j`espère avoir réussi à le transcender et à développer des thèmes et des problématiques qui ne lui sont pas propres.


Votre roman montre un monde du travail impitoyable et cruel. Les bureaux des chaines de télévision sont-ils des environnements particulièrement hostiles ?

Oh je ne crois pas non. J`y ai moi-même passé de très bons moments. L`hostilité et la cruauté que je décris sont selon moi inhérentes dans une certaine mesure à n`importe quelle entreprise. La vie en entreprise a vite fait de rendre un peu fou, de générer des tensions qui deviennent délétères, qui s`immiscent dans la vie des employés de manière sournoise, les rendent inquiets et les mettent sur la défensive. L`hostilité vient de là, de la peur d`être bouffé. C`est la loi de la jungle quoi. Ce livre est une pure fiction, et si elle m`a été inspirée par ma propre expérience, elle me l`a aussi énormément été par l`expérience d`autres personnes qui ne travaillaient pas du tout dans le monde de la télé et connaissaient des moments très difficiles, se heurtaient à un quotidien en entreprise aride, compliqué, à une hiérarchie inquiétante, à des collègues fourbes.
Cela dit, je me suis employée à décrire cet « univers impitoyable » avec humour, à le tourner en dérision afin d`en souligner l`absurdité. Je n`ai pas écrit un brûlot aigri. Enfin, je n`espère pas!


 On a l`impression que l`un des moteurs des personnages est de se créer continuellement des ennemis. Chaque collègue est un obstacle. Est-ce ce dont vous avez été témoin lorsque vous travailliez comme journaliste pour la télévision ?

Non, cependant il y a beaucoup de rivalité, comme ailleurs. Mais je ne dirais pas que mes personnages ont pour moteur de se créer des ennemis, au contraire, ils tâchent de composer avec l`adversité le plus efficacement possible. Le problème pour Angelina, c`est que son parcours existentiel, son enfance notamment, son histoire familiale n`ont pas contribué à lui inculquer les bons codes, ceux qui font qu`on survit dans un environnement ultra-concurrentiel où la séduction et l`esbroufe sont pas mal à l`œuvre. Cette fille est donc continuellement à côté de la plaque et se fait copieusement écraser. Mieux vaut bien maîtriser les codes pour survivre en entreprise et pour survivre tout court d`ailleurs, en société.


L`absurdité du monde du travail est illustrée par cette compétition incessante que se livrent les différents protagonistes alors qu`ils sont censés travailler en équipe. Cet individualisme forcené est-il le mal du XXIème siècle ?

Je crois oui. Le travail est devenu une source d`angoisse énorme, il est de plus en plus difficile de travailler le coeur léger. La loi de la jungle dont je parlais plus haut s`est durcie considérablement ces dernières décennies, l`appât du gain, la nécessité du profit, le capitalisme fou en un mot, a fait de l`entreprise un lieu de crispation où chacun est responsable, se doit d`être le garant de la bonne marche du Dieu entreprise quel que soit son niveau dans la hiérarchie. Et bien entendu la crise a accentué tout cela. Les licenciements sont pratiqués de manière sauvage, forcément ça devient « chacun pour soi », « sauve qui peut » et il est évident que l`esprit d`équipe en pâtit. Et puis dans Les grimaces, il y a en plus beaucoup d`affect dans les rapports professionnels, ce qui n`arrange rien.


Nous suivons plusieurs personnages tout au long du roman avec une attention toute particulière sur Angelina, une jeune femme complexée et surtout, très seule. Qu`est-ce qui la pousse à commettre son geste de violence envers ses collègues ? Vous même, comprenez-vous son geste ?

Oui je le comprends. Enfin, toute proportion gardée parce qu`elle devient un peu folle, je n`agirais pas comme elle. Mais ce qui la pousse à le commettre, c`est le désarroi, l`impuissance, la consternation. Comme je le disais, elle ne maîtrise pas les codes pour se faire respecter, manipuler le cas échéant, et à trop subir de petites humiliations, elle pète les plombs.


Les grimaces est votre premier roman. Un deuxième est-il en préparation ?

Oui! J`ai une idée de thème central, une ébauche de trame, un personnage principal. Mais pour l`instant je suis encore dans le travail préliminaire qui consiste pour moi à réfléchir à tout ça tout en lisant beaucoup. Rien ne me donne plus envie d`écrire que la lecture.




Jennifer Murzeau et ses lectures


Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

J`aurais du mal à n`en citer qu`un. Parce que tous les livres que j`aime me donnent envie d`écrire. Mais disons que l`auteur qui me vient en tête si je dois me souvenir des premières lectures qui m`ont marquée et donc qui sont probablement à l`origine de mon envie d`écrire, je dirais Stefan Zweig, et Amok en particulier. Je devais avoir 14 ans...


Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?

Aucun. La plupart des auteurs que je lis sont « des monstres sacrés de la littérature », souvent morts, enseignés dans les écoles et les facs, présents dans le dictionnaire, avec le nom desquels on fabrique des adjectifs. Alors bon, il n`est pas question de comparer mes qualités littéraires aux leurs, ce serait n`importe quoi. Je ne leur arrive pas à la cheville et c`est très bien comme ça. Ça me stimule, ça m`inspire. Par exemple j`ai découvert Belle du Seigneur dernièrement (mieux vaut tard que jamais), et j`ai trouvé le style d`Albert Cohen exceptionnel, la façon dont il incarne ses personnages par le truchement de leurs monologues intérieurs est absolument géniale. C`est tellement subtil, les registres de langues, les visions du monde changent radicalement d`un personnage à l`autre, c`est virtuose. Et c`est très drôle! Alors, évidemment ça donne des complexes, mais ça ne m`ôte pas pour autant l`envie d`écrire. Je me dis juste: Bon. Bah c`est génial.


Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Voyage au bout de la nuit je pense. Ce livre m`a beaucoup marquée, notamment parce que j`avais, dans les cents cinquante dernières pages du roman, un sentiment d`enlisement, de nausée presque et pourtant je continuais de le dévorer. Le Procès de Kafka aussi, L`Oeuvre de Zola, Bel-Ami de Maupassant, Madame Bovary de Flaubert...


Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Je ne relis pas les livres, des passages oui mais jamais de livre en entier. Je me dis que j`ai bien trop de livres à découvrir pour m`accorder le luxe de relire une Oeuvre déjà lue. Ce qui est probablement un peu idiot parce que je suis persuadée que c`est très enrichissant de relire un livre qu`on a aimé plusieurs années auparavant. Mais pour l`instant, je ne me le permets pas. Ah si ! J`ai relu le petit prince plusieurs fois ! Parce qu`il est court, et qu`il y a des images.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Le Rouge et le Noir de Stendhal. Mais j`ai l`intention d`y remédier.


Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Alors là, vous me posez une colle. Une perle méconnue... Non, je crains de ne pas avoir ça en stock. (La honte.) J`ai quelques perles connues éventuellement, mais pas méconnues.


Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

J`avoue que L`homme sans qualités de Robert Musil m`est tombé des mains.


Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

Non (la honte encore). Je ne prends pas le temps de noter les phrases qui me marquent.


Et en ce moment que lisez-vous ?

Je lis Mars de Fritz Zorn, et L`Adversaire d`Emmanuel Carrère. Les deux me plaisent beaucoup.



Découvrez Les grimaces de Jennifer Murzeau aux éditions Léo Scheer.


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Résumé : Sur fond d'effondrement écologique, trois personnages en quête de sens confrontent leurs solitudes pour mieux se trouver eux-mêmes. Un roman d'amour choral sur l'aliénation du monde contemporain et l'espérance d'un avenir en commun. Paris, de nos jours. Tandis que le climat ne cesse de se dérègler, les pénuries de pétrole se multiplient, les tensions montent dans la société, et pourtant chacun continue à mener sa vie comme si de rien n'était. Alice, une radiologue proche de la quarantaine, trompe son ennui - et son compagnon - en recourant frénétiquement aux sites de rencontres. Iris, nonagénaire atteinte de la maladie d'Alzheimer, cache à ses enfants la gravité de son état. Pianiste de haut vol dans sa jeunesse, elle n'a plus qu'une pensée en tête : mettre fin à ses jours avant de ne plus s'appartenir ; Aurélien, idéaliste trentenaire, livreur à vélo ubérisé, ne se fait plus d'illusions sur la vie communautaire des ZAD, comme sur les free parties, vidées de leur esprit révolutionnaire. Il économise pour s'acheter un voilier et quitter la rive. Rien ne rapproche a priori ces trois individus, si ce n'est un sentiment de solitude envahissant et l'obsession de la liberté. le hasard va faire s'entrechoquer leurs existences, pour mener chacun vers l'horizon qu'il attendait. Dans ce roman choral, trois voix, trois visions du monde, se succèdent, entre rage et découragement face aux bouleversements de la planète. Au rythme de cette valse à trois temps, Jennifer Murzeau ausculte l'état de la société contemporaine et du coeur humain, pour mieux ranimer l'irréductible aspiration au bonheur de ses trois personnages, criants de vérité. http://bit.ly/3bHEo6n

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Ce qu'elle regrettait, comprit-elle, c'était ce moment auquel on n'accorde jamais assez d'importance, où tout est encore possible, où, même si l'on souffre, tous les espoirs sont permis puisque la vie n'a pas vraiment commencé, et qu'on a le droit de se tromper.
A 29 ans révolus, il devenait cependant risqué de se tromper. Et Angelina savait qu'elle se trompait et que ce qu'elle regrettait, c'était de ne plus grandir mais vieillir.
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Angelina était le genre de personnes, fort rares au demeurant, capables d'endurer une douche pestilentielle afin d'être agréable à un interlocuteur dont elle n'avait strictement rien à faire. Voilà quel était le drame de cette jeune fille petite, grassouillette et sans éclat: elle était gentille.
Et le monde pas.
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C’est désarmant, la sincérité.
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Quand trois minutes plus tard, le métro arriva, un frisson vengeur parcourut la foule. L’ambiance était électrique. Angelina, délibérément molle comme une algue, tâchait d’encaisser les pressions qui commençaient à s’exercer partout sur son corps. Des femmes se plaignaient, et des « Mais poussez pas comme ça ! » fusaient tous azimuts. Alors que les portes de la bête s’ouvrirent comme autant de bouches avides, le plancton constitué de travailleurs à la grise mine s’engouffra avec l’énergie du désespoir, en évinçant les éléments les plus faibles.
Angelina en faisait partie et resta sur le quai, en compagnie de plusieurs centaines de personnes. Le ton monta entre deux femmes au comble de l’excitation qui finirent, à l’issue d’un bref mais foudroyant échange de bégaiements scandalisés, par s’attribuer des noms d’oiseaux un peu olé olé, qu’un homme flegmatique qui se trouvait là condamna fermement. Les deux femmes se lancèrent alors dans une justification piteuse et inaudible qui mourut de sa belle mort. Angelina jeta un regard désabusé sur ce conglomérat d’humains qui retenaient leur souffle le temps que les portes se ferment.
Les deux femmes furent obligées de se tenir côte à côte. L’une regardait droit devant elle, les lèvres pincées, les narines dilatées, l’autre continuait de s’indigner dans sa moustache. Angelina distinguait quelques têtes tendues qui semblaient tâcher d’attraper un peu d’oxygène au-dessus des épaules pelliculeuses des grands messieurs. Les portes se fermèrent enfin, emportant ce troupeau dépressif, vers de nouvelles aventures, de nouvelles stations.
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Ménard ne dit plus rien, il n’a plus rien à dire. Il n’est pas particulièrement embarrassé par la situation. Il attend une réaction de la part d’Antoine, qui ne vient pas.
Car Antoine concentre toutes ses forces pour simuler la robustesse. Il veut garder sa posture, exactement, interdire à ses membres de s’affaisser, à ses yeux de se baisser, à ses mains de se joindre, à ses jambes de se croiser pour se protéger de la castration. Il tient à rester immobile. Il met tellement d’énergie dans cette entreprise qu’il en oublie tout le reste. Il ne lui vient pas à l’idée de parler. Sa bouche est sèche de surcroît, il l’a gardée légèrement entrouverte, il ne déglutit plus. Il ne cille plus.
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Il ne détenait pas l’ombre d’un plan ou d’une envie pour la suite, mais trouvait formidable cette faculté soudaine qu’il avait, fortement aidé par l’alcool, d’apprécier l’instant, la douceur du vent, la quiétude de ses sens, la gratuité de cette nuit absurde qu’il prenait le temps de vivre, sans objectif, sans projection. Il avait relâché ses muscles, laissé sa nuque reposer mollement sur l’appui tête et, le crâne abandonné, contemplait la nuit parisienne.
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Les gens paradaient autour d'elle, brassaient de l'air, jouaient les occupés, se lançaient dans les couloirs des : « Ouais, je sais, je reviens vers toi, je suis complètement charrette, là ». Très tôt, Angelina avait remarqué que le fait d'être charrette était très valorisé dans l'entreprise, que les gens s'en gargarisaient, qu'ils le disaient toujours sur le ton de la plainte, mais parvenaient mal à cacher une satisfaction certaine, une sorte de plaisir narcissique à être occupés, pris dans quelque chose, dans un élan dont ils étaient le jouet, mais qu'importe. Ça, ils étaient trop charrette pour le remarquer, et à plus forte raison pour s'en inquiéter. Il n'avait pourtant pas échappé à Angelina que ces charrettes n'étaient ni plus ni moins que le paroxysme de l'aliénation à l'œuvre dans le secteur tertiaire.
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La nature, en nous éloignant des vanités de la civilisation, en nous arrachant aux automatismes de la ville, aux petites histoires qu'on s'y invente, à la vitesse, nous offre l'occasion de nous déprendre de nos conditionnements, de reconquérir un libre arbitre malmené, d'oublier un peu son nombril pour considérer quelque chose de bien plus grand que soi-même, quelque chose qui nous dépasse. La société contemporaine dicte nos désirs, exalte la compétition, produit l'insatisfaction, valorise l'agitation et condamne la contemplation. Elle fait de nous des êtres engoncés, impose des existences étriquées (...). La nature explose ces cadres, atomise ces diktats, nous rend la liberté et le temps perdu. Je crois que la nature rend moins con.
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Je progresse. J'aiguise mes sens. Je touche, je manipule, J'écoute, je vois, bien sûr.
A Paris, mes sens sont peu mobilisés. Ils sont agressés. Je ne les aiguise pas là bas, j'ai tendance à les subir.
Pour rien au monde, bien entendu, je ne souhaiterais être privée de l'un de mes sens. Il n'empêche qu'ils sont les vecteurs d'agressions, d'intrusions.
Je subis l'odorat. Car à Paris on subit les émanations incessantes des pots d'échappement, les relents des poubelles, l'hystérie des enseignes de parfums, les fragrances toxiques des détergents, les haleines chargées des wagons bondés.
On avance dans ce patchwork peu engageant.
L’ouïe n'est pas mieux traitée. La cacophonie de la vie parisienne est proprement intolérable pour une paire d'oreilles venues d'un village tranquille. Vrombissement de moteurs, point-mort, première, point-mort, première, accélération vengeresse, klaxons, cris excédés, sirène de pompier, sirène de police, efforts poussifs des camions poubelles, chute assourdissante du verre dans la benne, rumeurs d'escalators... Le silence est si rare...
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L’ivresse appelle toujours chez moi la démesure. J’ai envie qu’on gobe tous les deux, qu’on s’envole ensemble », qu’on revienne pas, peut-être. Je me demande si j’ai pas un peu envie de mourir avec cette fille que je connais depuis deux minutes. Je le lui dis. Narquoise, elle me répond que ça la touche.
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