Comment expliquer l’impuissance et ce qu’un homme est capable de faire, quand ton interlocuteur n’a jamais ressenti ce que ça fait d’être soi-même un salaud potentiel, comment expliquer que c’est à la fois un bien et un mal de ne jamais l’avoir vécu, et que s’indigner dans un fauteuil n’est rien d’autre que de l’hypocrisie qui s’ignore ? Les gens disent parfois qu’il faut se mettre dans la peau de l’autre pour comprendre certaines choses. Mais ça aussi, c’est de l’hypocrisie parce que, par la peau de l’autre, on entend toujours celle de la victime. Pas un mot sur la peau de ceux qui se sentent peut-être incités à participer. (pp. 178-179)