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Bibliographie de Jérôme Ancey   (1)Voir plus

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il sentit alors un poids sur sa poitrine, puis un visage s’approcha tout près du sien. Il sursauta. Penchée au-dessus de lui, une superbe jeune femme l’observait. Ses cheveux roux, finement bouclés, pendaient de part et d’autre de son visage et lui donnaient un air de madone. Elle était tellement proche qu’il respira son souffle. Il eut l’impression d’être un noyé qu’on ramenait à la vie en lui insufflant de l’air. Hypnotisé par cette beauté surnaturelle, il plongea son regard dans le sien. Ses yeux, d’un noir d’onyx, étaient d’une profondeur insondable et sans limite. Il tenta d’y déceler des secrets mais n’y vit que son propre reflet. Ses lèvres, quant à elles, étaient d’une volupté diabolique et semblaient deux cerises tout juste mûres. Elles étaient une invitation au baiser, une incitation au péché. La férocité animale qui émanait d’elle contrastait avec l’innocente pureté de sa virginale figure, car bien qu’elle eût tous les attraits de la Vierge, sa sensualité démoniaque en faisait une vierge tentatrice, une vierge noire.
(P73)
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Des hordes de mères venaient chercher leur progéniture. Telles des zombies, elles se dirigeaient vers l'école en une longue marche mécanique et maladroite. Elles poussaient des poussettes comme un bousier roule une boule d'excréments. (...) Ces femmes étaient épuisées. La plupart du temps, elles tenaient d'une main la poussette et de l'autre un enfant assez grand pour pouvoir marcher tout seul. D'autres encore, de nouveau enceintes, voyaient leur dos se courber sous le poids du prochain arrivant.
(P42)
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Elle était belle. Ses yeux, fermés, ne laissaient transparaître aucune inquiétude ou terreur. A la voir ainsi, on aurait pu penser qu’elle dormait. De grands cheveux noirs et soyeux s’étendaient sous sa tête et lui tenaient lieu d’oreiller. Il s’imagina passer ses doigts dans sa toison. Sa bouche, d’où ne sortirait plus aucun soupir, était légèrement ouverte. Ses lèvres, sans vie, étaient d’un rose pâle mortel. Elles étaient une invitation au baiser. S’il l’avait pu, il l’aurait embrasser. Il regardait son cou veiné de bleu lorsqu’il eut l’impression de voir sa gorge se contracter. Elle venait de déglutir. Il recula. C’était impossible, c’était un mannequin de cire. Autour de lui, personne ne paraissait avoir rien vu. Il revint près de la vitre. Elle était là, immobile, figée dans sa non vie puisque n’ayant jamais vécu. Il se massa la tempe en la regardant. Il avait dû rêver.
(P53)
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Elles n’étaient plus des femmes, elles étaient des mères. Ce rôle-là serait le dernier de leur vie. Leur place sociale était acquise mais à quel prix. Leurs enfants étaient leur joie de vivre, leur raison d’être. Pour Jean-Philippe, elles étaient des «femmes-piège», des créatures qui avaient su se faire désirables juste le temps de se faire engrosser et de pondre leur oeuf, but ultime de leur existence. Et pourtant, secrètement, plus d’une regrettait l’esclavage volontaire dans lequel elle s’était enfermée. Plus rien n’y pouvait faire, même au fond du pot de Nutella, il n’y avait pas d’issue.
(P43)
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Leurs fesses étaient grosses et leurs yeux fatigués. Extirpées de leur sommeil par les hurlements stridents du nourrisson qui réclame sa pitance, elles avaient des nuits courtes et des journées interminables. Tout leur corps était las. Mal habillées et négligées, on pouvait deviner sous leurs habits la peau flasque de leur ventre distendue par les grossesses successives. Des plis de chair morte coincés entre le soutien-gorge et l’aisselle les empêchaient de plaquer les bras le long du corps, et des mamelles pendantes supportaient des tétins meurtris par les succions incessantes d’insatiables poupons. Leurs cheveux étaient gras, mal peignés, et leur maquillage, pour celles qui en avaient, était grossier et fait à la hâte.
(P42-43)
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