La pensée, indubitablement, est superficielle. C'est la réaction de la mémoire - d'une somme d'expériences, du conditionnement -, et la pensée réagit à chaque défi selon ce conditionnement qui est notre acquis. La pensée est toujours tributaire de cette somme d'expériences, et l'on se pose alors cette question: la pensée peut-elle être libre? Car ce n'est que dans la liberté que l'on peut observer et découvrir, ce n'est que dans un état de spontanéité dégagé de toute contrainte, de besoins immédiats et de pression sociale qu'une réelle découverte est possible. Assurément, pour observer ce que vous pensez et pourquoi vous le faites, pour observer la source et le motif de votre pensée, il doit y avoir un sentiment de spontanéité et de liberté car toute influence, quelle qu'elle soit, déforme votre observation. La pensée est faussée chaque fois que l'on réfléchit sous l'emprise d'une contrainte ou d'une pression quelconque.