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Citation de Henri-l-oiseleur


Le désir de gloire personnelle est considéré par Burckhardt comme la caractéristique de l'homme de la Renaissance. A l'honneur et à la gloire de classes, qui animent la vie médiévale en dehors de l'Italie, il oppose un sentiment de gloire et d'honneur humains, auquel depuis Dante, et sous l'influence des modèles antiques, aspire l'esprit italien. Il me semble que c'est ici l'un des points où Burckhardt exagère la distance qui sépare le Moyen-Age de la Renaissance, l'Europe occidentale de l'Italie. Cette soif de gloire et d'honneur, propre à l'homme de la Renaissance, est, dans son essence, l'ambition chevaleresque d'une époque antérieure ; elle est d'origine française ; c'est l'honneur de classes étendu, dépouillé du sentiment féodal et fécondé par la pensée antique. Le désir passionné d'être prisé par la postérité n'était pas plus étranger au chevalier courtois du XII°s et aux rudes capitaines du XIV°s, qu'aux beaux esprits du Quattrocento. D'après Froissart, l'accord conclu avant le combat des trente (27 mars 1351) entre messire Robert de Beaumanoir et le capitaine anglais Robert Bamborough se termina par les paroles de ce dernier : "et ainsi nous ferons en sorte qu'on en parle dans les temps à venir, en salles et en palais, sur les places publiques et autres lieux du monde entier." Chastellain, bien que complètement médiéval par l'estime en laquelle il tient l'idéal chevaleresque, n'en exprime pas moins l'esprit de la Renaissance, lorsqu'il dit :
"Honneur semont toute noble nature
D'aimer tout ce qui noble est en son estre.
Noblesse aussi y adjoint sa droiture."

p. 99
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