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Citation de VALENTYNE


Alors le soleil et la bière règlent notre sommeil. Les ours à lunettes s’embrassent en chuchotant, et l’oryx chasse de la prairie tous les petits enfrottés débiles. Sur la Ybbs violacée comme une meurtrissure, le morse descend en canot ; il rame avec ses nageoires, se fait dorer les défenses au soleil et décolorer la moustache ; il ne voit pas l’hippopotame embusqué dans un trou près de la rive – il s’est déguisé avec un voile de mousse et il a la gueule béante, prête à engloutir le morse, corps et biens.

Je me suis réveillé pour avertir le morse. Les girafes avaient brouté la prairie jusqu’au soleil pour le faire descendre. Il brillait de ses derniers feux au ras de l’herbe, accrochait la moto et étirait l’ombre de ses roues et de son moteur par-dessus la rivière ; elle, elle roulait sous la moto comme une route qui file, violacée..

- Il est temps de mettre les voiles, Siggy.

- Tout doux. Je les regarde sortir de leurs cages. Ils sont libres comme nous.

Alors je l’ai laissé regarder un moment, et moi j’ai regardé le soleil aplatir la prairie rouge, et la rivière s’éteindre. J’ai jeté un coup d’oeil en amont, mais on n’apercevait pas encore les montagnes. (p 41)
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