Ils partaient pour les Antilles, les îles lointaines où vivaient les rêves des petits garçons. Le soleil matinal cherchait à percer une brume grise. Sur le pont, les matelots s’agitaient comme des abeilles furieuses autour d’une ruche renversée. Des ordres brefs retentissaient, et des hommes montaient dans les haubans pour s’aligner le long des vergues. D’autres, groupés en cercle, chantaient la chanson du cabestan, tandis que les ancres montaient de la mer et s’accrochaient aux flancs du navire, tels des papillons bruns dégouttant d’eau.
(p. 73)