AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Blandine54


Nous devions partir le dimanche matin. Le vendredi soir, nous sommes allés voir un ballet au théâtre Bolchoï. Quand nous sommes sortis, il y avait un appel téléphonique urgent pour nous. C'était M. Karaganov de Voks. Il avait finalement une réponse des Affaires étrangères. Nos films devaient être développés et examinés un à un avant de pouvoir quitter le pays. Il mettrait une équipe au travail pour développer nos quatre mille photos. Nous nous sommes demandés comment la chose aurait pu se faire s'il avait fallu s'y prendre au dernier moment. Ils ignoraient que tous les clichés avaient déjà été développés. Capa fit un paquet de tous ses négatifs et un coursier vint les chercher tôt dans la matinée. Ce fut pour lui une journée de torture. Il allait et venait, gloussant comme une mère poule qui a perdu ses poussins. Il faisait des plans, il ne voulait pas quitter le pays sans ses films, il annulerait les réservations. Il n'accepterait pas que l'on envoie les films après son départ. Il faisait les cent pas dans chambre en grognant. Il se lava les cheveux deux ou trois fois, oublia complètement de prendre un bain. Une femme accouche avec moitié moins de cris de souffrance. On ne me demanda pas mes notes. Cela n'aurait pas d'ailleurs changé grand-chose, personne n'aurait été capable de me lire. J'ai moi-même du mal à me relire.
Commenter  J’apprécie          50





Ont apprécié cette citation (5)voir plus




{* *}