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Biographie :

Joël Chandelier est maître de conférences en histoire médiévale à l’Université Paris 8, et membre de l’EA 1571 (Centre de recherches historiques de l’université Paris 8)

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La relation de la science et de la technique n'est pas privilégiée par les historiens des sciences en raison des différentes perspectives qu'ils ont adoptées dans leur domaine propre de recherches. N'étant pas au coeur de la préoccupation de la science médiévale, la technique n'est guère abordée dans les études tournées vers l'examen interne des conceptions scientifiques et de leur contexte intellectuel. Ainsi, les études classiques d'Edward Grant sur la physique médiévale, qui ne perdent pourtant pas de vue l'horizon de la science moderne, ne privilégient pas cette question. De plus, lorsque la science est envisagée dans son rapport avec une autre discipline, c'est généralement la théologie qui est prise comme point de référence, et ce, au moins depuis Pierre Duhem. Quant aux approches sociologiques ou «externalistes» de la science, elles ne sont pas mieux placées pour cerner les rapports entre science et technique, car une telle question exige de pénétrer en profondeur les processus intellectuels à l'oeuvre dans l'un et l'autre champs, ce que par définition de telles démarches ne valorisent guère.
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Ceux qui osent articuler la science et la technique au Moyen Âge risquent fort de se trouver accusés de succomber au péché d'anachronisme. La portée technique de la science n est-elle pas une préoccupation récente, puisqu'elle ne remonte même pas à ladite «Révolution scientifique» du XVIIe siècle, mais trouve plutôt son origine dans la très discutée «Révolution industrielle» du XIXe ? La science médiévale n'est-elle pas pure spéculation ? Qu'elle se pose comme héritière des arts libéraux ou qu'elle se coule, à partir du XIIIe siècle, dans la philosophie naturelle aristotélicienne, son regard n'est-il pas tout entier tourné vers la connaissance pure et désintéressée ? Et socialement, quel rapport imaginer entre les litterati de l'université qui jonglent avec des concepts et les illitterati qui usent de leurs mains pour transformer la matière ?
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Est-ce à dire que la question n'est jamais abordée par aucun historien des sciences ? Ce n'est évidemment pas le cas ; cependant, la technique est souvent envisagée indirectement à travers des problèmes connexes, comme celui de la «science expérimentale». Depuis les travaux de Lynn Thorndike sur les relations entre cette dernière et la magie, depuis les réflexions de Alister G Crombie autour de Robert Grosseteste ou les études s'attachant à cerner cette scientia experimentalis théorisée par Roger Bacon, la question de l'expérimentation a donné lieu, de fait, à des analyses précises qui mettent en jeu la relation de la théorie pure avec la maîtrise du monde sensible.
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