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3.89/5 (sur 77 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Normandie , le 23/02/1944
Biographie :

Pierre Aubé est un historien français spécialiste du Moyen Âge central et des croisades.

Professeur d'histoire médiévale à Rouen pendant trente ans, il a écrit une dizaine d’ouvrages, traduits en plusieurs langues.

Pour sa monumentale biographie de Bernard de Clairvaux (Fayard, 2003), l'Académie française lui a décerné le prix de la biographie historique en 2004.

En 2007, Pierre Aubé a signé, aux éditions Fayard, "Un Croisé contre Saladin : Renaud de Châtillon".

Entre quelques personnages iconiques des Croisades : Baudouin IV le Lépreux et le plus contestable Renaud de Châtillon, et une forte attirance pour la marque normande laissée en Méditerranée, il nous laisse quelques ouvrages qui ont fait date.

Il a épousé l’organiste Odile Pierre (1932-2020).

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
"Mille espérances s'emparent de son esprit. Je ne sais à laquelle m'arrêter. Il vaut mieux s'en remettre aux destins...
Quant à toi, ma patrie, puisque tu m'abandonnes, j'irai me réfugier dans l'aire des aigles généreux.
Je suis né de la terre. Toute la terre est ma patrie, tous les hommes sont mes frères."

A bu al-Arab, réfugié à Séville après la prise de Palerme par les Hauteville.
In Les empires normands d'Orient, Pierre Aubé, Tempus n°132, p. 178.
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Jamais donc, les Normands n'ont mené en Sicile une "croisade". La promesse de récompenses spirituelles, les incitations de l’Église ne jouent à peu près aucun rôle dans leur entreprise qui reste, bien que bénie par Dieu, une affaire purement temporelle. Aucune exaltation religieuse ne la sous-tend. Manquant d'hommes, leur intérêt le plus évident est de laisser en place tous ceux qui peuvent travailler à leur bénéfice, qu'ils soient orthodoxes ou même musulmans.
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Imagine-t-on cet homme humilié et farouche, violent, prisonnier sur parole, arpentant les rues d'Alep ou flânant dans les souks ? Lui a-t-on donné une femme ? Des femmes ? A-t-il appris la langue arabe ? Oui, c'est une certitude, au milieu d'épaisses ténèbres. D'autres l'avaient fait. La présence d'un chrétien en ces lieux est loin d'être inhabituelle. Mais ce chrétien-là ? Imaginons donc la réclusion la plus cruelle. Ces gens en sont capables. Et notre temps, si délicat, féru de droits de l'homme, qui a encagé Ezra Pound, inventé la Loubianka et le couloir de la mort, le GOulag, la geôle d'Abou Graib, l'enfer hautement technologique de Guantanamo Bay, nos sympathiques centres de rétention et laisse des mourants croupir en prison, peut avoir l'élégance de s'en indigner.
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La propagande prend parfois un tour singulier. Bahâ ad-Dîn, dans ses Anecdotes – et l’affaire est confirmée par Raoul de Diss… –, raconte que Conrad de Montferrat, le sauveur de Tyr, a fait peindre, pour stimuler des imaginations déjà incandescentes, « un grand tableau représentant Jérusalem, avec le Saint-Sépulcre « dans lequel, à ce qu’ils prétendent, le Messie fut déposé après sa crucifixion ». Au centre, « on voyait un cavalier musulman fouler le tombeau sous les pieds de son cheval, et l’animal souiller ce monument de son urine ». ON a exposé cette banderole un peu partout, sur les marchés et dans les lieux publics, accompagnée de clercs, tête nue et revêtus de cilice, qui criaient : « Malheur et désolation ! » Énorme succès…
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À la mi-mars, le roi Baudouin IV fait mander à son chevet, à Jérusalem, tous ses barons. Il meurt la nuit même qui suit leur arrivée, à l’âge de vingt-quatre ans. Dès le lendemain, son corps est déposé dans un sarcophage « dedans le moustier du Sépulcre », à côté de celui de son père. ‘Imad ad-Dîn al-Isfahânî, esprit élevé, saura condenser en peu de moots ce destin cruel et héroïque : « Il demeura parmi eux dix années environ, monarque obéi, objet de leur sollicitude, veillant à la concorde entre eux. »
C’était vrai.
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Pierre Aubé
La propagande n'a pas d'âge, qui saisit les faits aux cheveux et les tresse à sa convenance.

(tirée de Roger II de Sicile)
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Tout près va bientôt être reprise, sur ordre du roi, dans l'Albergaria, la merveilleuse petite église Saint-Jean-des-Ermites, d'une beauté sobre, dépouillée, qu'adoucit le moelleux des cinq coupoles hémisphériques de la courte nef, du transept et du clocher, d'un profond rose pourpré. Une ancienne mosquée construite pour lutter contre un soleil incandescent, très remaniée, va être confiée à la petite communauté de moines de Montevergine, proche d'Avellino. Là seront inhumés, au sein d'un océan de verdure, les dignitaires et les fidèles du roi. La pierre tombale d'un chevalier normand et de sa femme porte une quadruple inscription, en grec, en latin et en arabe, puis en arabe transcrit en caractères hébraïques. Échos inépuisés de civilisations multiples et assumées, et combien parlant.
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La femme qui, ce dimanche 2 avril, se tient au côté de l'empereur, bouleversée mais digne, dit-on, est tout à la fois le symbole vivant d'une épopée enivrante et la cause immédiate de sa ruine. Constance est une descendante des Hauteville, ces Normands en guenilles qui, autour de l'an mil, ont végété dans les brumes du Cotentin avant de jeter leur trop-plein d'énergie sur cette terre baignée de soleil. En moins d'un siècle, ils y ont fondé, à coups d'audace et de génie, un État comme jamais encore on n'en avait vu, puissant et respecté tant en Occident qu'en Orient, où se côtoient chrétiens (grecs ou latins), juifs et musulmans. Un État irrécusable, admiré ou honni, c'est selon. Rarement aimé. Craint, à l'évidence...
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Bernard de Clairvaux est un tribun hors de pair et un écrivain de race. D'une intelligence aiguë mais roide, il est par nature enclin à faire plier les faits, intransigeant, très peu accessible aux sentiments humains et à la compassion. Homme d’État par nécessité autant que par vouloir, ses engagements sont radicaux, mais pas toujours en harmonie avec "l'esprit du monde"... Assez peu averti des grands enjeux philosophiques qui sont alors au cœur de la pensée européenne, il camouflera ses lacunes en terrassant à l'occasion l'adversaire du moment par des moyens très inhabituels, voire innommables et scandaleux. Pour lui, la fin - puisque sainte - justifie les moyens. Absolument. Un "ayatollah", dira finalement Georges Duby.
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Le turbulent comte Rainolf d'Alife se présente devant son roi, "les genoux à terre, et veut lui baiser les pieds." Roger II le relève "de ses propres mains avant qu'il ait pu concrétiser son geste". Mais, anticipant le moment où le roi allait, suivant la coutume, "lui donner un baiser de sa bouche, le comte le pria d'extirper de son cœur toute trace d’irritation". Roger lui dit "J'abandonne [toute rancune], du fond du cœur." Le comte : "Et me veux-tu de nouveau à ton service, ainsi que tu m'as aimé autrefois ?". A quoi le roi répond : "Moi, je te l'accorde. Et je veux que Dieu soit le témoin de cette promesse solennelle, entre moi et toit." Le comte : "Qu'il en soit ainsi."
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