Fourier ne se montre pas plus indulgent pour les grands idéaux révolutionnaires : lorsque l'on examine les concepts de liberté, d'égalité et de fraternité à la lumière de la réalité sociale, l'on comprend vite que ce ne sont que des mots vides. Les philosophes qui font l'apologie de la liberté oublient qu'elle est illusoire en civilisation si le peuple est pauvre. La notion d'égalité des droits est une autre chimère, louable dans l'abstrait, mais totalement ridicule dès que l'on considère les moyens de l'appliquer en civilisation. Plus absurde encore est l'hypothèse qu'un doux sentiment de fraternité puisse exister entre le sybarite raffiné et le rude paysan affamé, loqueteux, couvert de vermine, qui s'exprime en un patois incompréhensible.
L'extension des privilèges des femmes est le principe général de tous les progrès sociaux.
Commencez donc par vous défaire des préjugés philosophiques et religieux d'après lesquels on vous persuade que Dieu est un cuistre qui se mêle des affaires de chaque ménage, que Dieu est un tatillon qui va mettre le nez dans les draps pour voir si un mari triche en exploitant sa femme.
Si Chateaubriand imprimait que 2 et 2 font 5, tout libraire voudrait être son éditeur.
L'homme est un animal social, et si les passions sont les éléments de base de la personnalité individuelle, elles ne peuvent s'épanouir pleinement que dans la collectivité.
Le goût et le toucher seront toujours au moins en partie assouvis . Dans le même temps, chacun des cinq sens sera l’objet de raffinements extrêmes. L’œil humain, par exemple, pourra à la fois percer l’obscurité et fixer le soleil ; et l’odorat de certaines personnes deviendra aussi fin que celui d’un chien de chasse .
En musique, un accord se forme par élimination des notes trop semblables : le contraste et l’antipathie sont essentiels à la vie d’une série. Ensuite, puisque ni les groupes ni les séries ne peuvent exister isolément, chaque série doit être « engrenée » aux autres.
Les progrès sociaux et changements de période s'opèrent en raison du progrès des femmes vers la liberté, et les décadences d'ordre social s'opèrent en raison du décroissement de la liberté des femmes.
L’organisation des sociétés humaines telle que l’a voulue Dieu est, d’une façon ou d’une autre, analogue aux principes qui régissent l’univers newtonien.
Épouvanté par les menaces des prédicateurs et les rêves de chaudières bouillantes qui m’assiégeaient toutes les nuits, je résolus de me confesser d’une foule de péchés auxquels je ne comprenais rien et que je craignais d’avoir commis sans le savoir. Je pensais qu’il valait mieux en confesser quelques-uns de trop que d’en omettre aucun.