A veces tengo ganas de ser un cursi
para decir: La amo a usted con locura.
A veces tengo ganas de ser tonto
para gritar: ¡La quiero tanto!
A veces tengo ganas de ser un niño
para llorar acurrucado en su seno.
A veces tengo ganas de estar muerto
para sentir, bajo la tierra húmeda de mis jugos,
que me crece una flor rompiéndome el pecho,
una flor, y decir: Esta flor,
para usted.
Profunda velocidad
Sola silba y se desliza
La longitud del camino
Por el camino
¡Mas como se profundiza
La presencia escurridiza
Del país, aunque futuro,
Tras el límite en apuro
Del velocísimo Ahora,
Que se crea y se devora
La luz de un mundo maduro!
LAS DOCE EN EL RELOJ
Dije: Todo ya pleno.
Un álamo vibró.
Las hojas plateadas
Sonaron con amor.
Los verdes eran grises,
El amor era sol.
Entonces, mediodía,
Un pájaro sumió
Su cantar en el viento
Con tal adoración
Que se sintió cantada
Bajo el viento la flor
Crecida entre las mieses,
Más altas. Era yo,
Centro en aquel instante
De tanto alrededor,
Quien lo veía todo
Completo para un dios.
Dije: Todo, completo.
¡Las doce en el reloj!
Et les yeux promettent
Et les yeux promettent
pendant que la bouche attend.
Favorable, sourire.
Comme c'est intime, tranquille !
Nous voilà. Si proche.
Comme notre voix est sombre !
La viande exprime plus.
Nous sommes notre expression.
Tout à coup le paradis,
avec mon angoisse complète.
La peau révélatrice a
tendance à ravir.
Tout dans une seule gravure
est égal! Des
envies simultanées me conduisent à
travers des cercles de ravissement.
Mais plus, plus de tendresse
apporte la caresse. Lentement,
les mains s'attardent, elles
reviennent, elles aussi contemplent.
Toi, toi, toi, mon incessant
Toi, toi, toi, ma
source incessante profonde
ma rivière de verdure
acérée et d'aventure !
Toi, fenêtre au diaphane :
dénouement d'aurore,
modelage du jour :
midi dans sa rose,
tranquillité du feu :
sieste de l'horizon,
lumières en lutte et chœur :
ouest contre nuit,
constellation du champ,
fabuleuse, précise,
magnifiquement tremblante,
universelle et mienne !
Toi encore plus : tu t'aimes
, sans mots tout
singulier, nudité unique
, toi seul !
Jusqu'à la fin
Nous arrivons à la fin,
Au stade final d'une existence.
Y aura-t-il une fin à mon amour, à mes affections ?
Ils ne concluront que
sous le coup décisif coupant.
Y aura-t-il une fin au savoir ?
Jamais jamais. On est toujours au début
D'une curiosité inextinguible
Face à la vie infinie.
Y aura-t-il une fin aux travaux ?
Bien sûr.
Et s'il aspire à l'unité,
Par l'exigence même de l'ensemble.
Destination?
Non, mieux : la vocation la
plus intime.
La mer est un oubli
La mer est un oubli,
un chant, une lèvre ;
la mer est une amante, une
réponse fidèle au désir.
C'est comme un rossignol,
et ses eaux sont des plumes, des
impulsions qui soulèvent
les étoiles froides.
Ses caresses sont des rêves, elles
ouvrent la mort entrouverte, ce
sont des lunes accessibles, elles
sont la vie la plus haute.
Sur les dos sombres,
les vagues s'amusent.
Amigos. Nadie más. El resto es selva.
Amour endormi
Tu as dormi, tu as étendu tes bras et par surprise tu as
entouré mon insomnie. As-tu ainsi évité
la nuit blanche, sous la lune de proie ?
ton rêve m'enveloppait, rêvait que je ressentais.