On eût dit de gens sans famille, sans amitiés, cherchant des coins un peu sombres pour expédier, en silence, une corvée, et M. Folantin se trouvait plus à l’aise dans ce monde de déshérités, de gens discrets et polis, ayant sans doute connu des jours meilleurs et des soirs plus remplis. Il les connaissait presque tous de vue et il se sentait des affinités avec ces passants, qui hésitaient à choisir un plat sur la carte, qui émiettaient leur pain et buvaient à peine, apportant avec le délabrement de leur estomac, la douloureuse lassitude des existences traînées sans espoir et sans but.