AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de LeRouquinBouquine


Klaus avait posé les conditions : le train devait continuer à rouler, sans s’arrêter dans les gares ; ils resteraient là tous les deux et personne ne s’approcherait ni ne les interromprait ; il avait quelque chose à dire à Daniel et lui seul pouvait l’entendre. Du moins Klaus avait-il accepté que les passagers quittent ce niveau et les laissent seuls.
Et c’était ce qu’ils avaient fait, en rang, derrière la subalterne, sans cris ni évanouissements, ni même de démonstrations de panique intense. Épaules tombantes, tête baissée, tous acceptaient ce qui pouvait arriver. Daniel comprit qu’ils étaient résignés par l’habitude. C’était le monde, pas eux. Il était illogique que des fous commettent des actes tels que tuer d’autres personnes sans explication, songeait-il. Qui pouvait en être surpris ? Ce genre de choses arrivait aujourd’hui ou demain, aux uns ou aux autres, et cette sorte de mort n’était sans doute pas le pire des destins. Le véritable, unique sens de la vie était la peur. La peur constituait le monde : peur de mourir, de devenir fou, d’être attaqué ou d’être poussé à attaquer, ou à des agissements encore bien pires. Le gouvernement était un gouvernement car il protégeait les citoyens autant que possible, mais cet « autant que possible » incluait quelques variables et en excluait d’autres. C’était là la vie normale, alors, pourquoi ne pas l’accepter ?
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}