AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Bibliographie de José Rigo   (6)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Pang… !
     L’onde du coup de feu coule le long de l’avenue avant de s’évanouir.
     …Pang… !
     L’onde revient, rejetée par la paroi d’un immeuble en ruine, écho d’une mort.
     Dans l’avenue, une femme s’est courbée en deux, avant de s’effondrer, sur le côté, la tête en sang. Le sniper ne voulait pas qu’elle s’y aventure pour aller chercher un quignon de pain pour sa famille affamée.
     Zoran squatte un appartement de 26 m² au sixième étage. De la fenêtre sans carreau donnant sur la Sniper Alley, il peut l’apercevoir, étendue, morte, enfoncée dans la neige. Seule, la tache de sang qui s’élargit éblouit l’immaculé.
     Zoran ne peut plus avaler son lepinja, il se contente de se brûler la gorge avec son thé trop chaud.
     Une heure plus tard, Zoran pose son sac de sport usé sur la neige, à côté d’une carcasse de voiture calcinée. Il en sort un sticharion qu’il enfile rapidement au-dessus de sa soutane. Après y avoir posé le baiser rituel, il place sur ses épaules une étole richement brodée de fils d’or. Enfin, il réajuste son Kalimavkion sur son crâne.
     Le pope Zoran Solevic s’avance lentement, dans le Bulevar Meše Selimovića, mettant ses pas dans ceux de la femme. La blancheur de son aube se confond avec celle de la neige, son étole dorée étincelle sous le soleil du matin. Il sait que quelque part le sniper a posé sa mire sur son cœur. Arrivé auprès du corps sans vie, il se met à genoux et reste ainsi un instant, figé, priant d’une prière qu’il n’arrive pas à exprimer autrement que par son geste. Puis, avec une infinie douceur, il prend le cadavre de la femme dans ses bras, et fait demi-tour, le portant comme Marie le ferait pour Jésus à la descente de la croix. Le sang a maculé son surplis de longues traînées écarlates.
     De retour près de la voiture calcinée, à l’abri derrière un muret, une famille en pleurs l’attend. Il dépose le corps sur le linceul qui a été étendu sur la neige et le referme délicatement.
     Il ôte sa coiffe, enlève l’étole et retire l’aube.
     Myriam l’observe gravement de ses grands yeux de petite fille de neuf ans. A peine a-t-il plié le sticharion, qu’elle s’en saisit et s’enfuit, comme chaque fois.
Commenter  J’apprécie          00
Lundi 22 août 2011
Tripoli

     L’obus de mortier avait atteint son apogée. Il resta une milliseconde en suspension, ne montant ni ne descendant, en état de légèreté absolue, avant que la gravité n’intervienne. Alors qu’il amorçait sa descente, il émit un long sifflement aigu, comme pour protester contre ce rappel à l’ordre de la pesanteur. Mais il était destiné à détruire et à tuer ! Le sifflement devint son cri de guerre, hurlement de plus en plus strident qui s’amplifiait avec l’accélération de sa chute.
     La structure des bâtiments gémit sous l’impact de l’engin contre le sol. Son explosion provoqua la coupure de l’électricité. Une poussière fine de béton désagrégé envahit les tunnels de liaison.
     Quand le réseau de secours eut rétabli une lumière tremblotante, les membres de l’escouade bleue avaient rejoint leurs quartiers à l’est du complexe Bad al-Azizia en passant par les boyaux souterrains de la caserne. Malgré les épaisseurs de terre les qui les isolaient de la surface, le bruit saccadé des rafales de kalachnikovs déchirait l’air. Le sol et les parois geignaient à chaque obus qui frappait le complexe. L’odeur de la poudre était remplacée par celle des poussières de ciment pulvérisé qui envahissaient les galeries à la lumière défaillante.
     L’escouade bleue était l’une des rares unités d’Amazones à être réellement opérationnelle. Elles étaient cinq de grade équivalent, chacune pouvant assurer le commandement en fonction de sa spécialité et du stade opérationnel de l’action en cours.
     Ayana, avec ses trente-cinq ans, était la plus âgée mais aussi la seule à avoir intégré les Amazones volontairement à 22 ans. Elle assurait la coordination générale de la mission et aussi la responsabilité de la navigation. Elle n’avait pas fréquenté pour rien l’école de voile de Quimperlé durant toute son enfance, auprès de sa mère bretonne.
Commenter  J’apprécie          00
Lundi 22 août 2011
Tripoli

L’obus de mortier avait atteint son apogée. Il resta une milliseconde en suspension, ne montant ni ne descendant, en état de légèreté absolue, avant que la gravité n’intervienne. Alors qu’il amorçait sa descente, il émit un long sifflement aigu, comme pour protester contre ce rappel à l’ordre de la pesanteur. Mais il était destiné à détruire et à tuer ! Le sifflement devint son cri de guerre, hurlement de plus en plus strident qui s’amplifiait avec l’accélération de sa chute.
La structure des bâtiments gémit sous l’impact de l’engin contre le sol. Son explosion provoqua la coupure de l’électricité. Une poussière fine de béton désagrégé envahit les tunnels de liaison.
Quand le réseau de secours eut rétabli une lumière tremblotante, les membres de l’escouade bleue avaient rejoint leurs quartiers à l’est du complexe Bad al-Azizia en passant par les boyaux souterrains de la caserne. Malgré les épaisseurs de terre les qui les isolaient de la surface, le bruit saccadé des rafales de kalachnikovs déchirait l’air. Le sol et les parois geignaient à chaque obus qui frappait le complexe. L’odeur de la poudre était remplacée par celle des poussières de ciment pulvérisé qui envahissaient les galeries à la lumière défaillante.
L’escouade bleue était l’une des rares unités d’Amazones à être réellement opérationnelle. Elles étaient cinq de grade équivalent, chacune pouvant assurer le commandement en fonction de sa spécialité et du stade opérationnel de l’action en cours.
Commenter  J’apprécie          00
 - Déshabillez-vous, ordonna Novak. Je n’ai malheureusement pas le temps de vous interroger. Et je n’ai que faire de prisonniers. Il y a dans ce parc que vous teniez tant à visiter d’excellentes solutions pour se débarrasser des intrus. Allez, à poil, tous les deux. Gégé, explique donc à nos deux invités ce qui les attend.
     Ce dernier se saisit d’un boitier de commande comme celle utilisée par les grutiers. Des moteurs et des bruits de chaines se firent entendre. Bientôt 2 conteneurs en inox écartèrent les lanières, guidés par les rails, pour aller se loger dans la fosse.
     - Vous allez prendre place dans ces deux jolies trémies mobiles : elles font 1,5 m de côté et 3 de haut. Le fond s’escamote pour que leur chargement tombe par lui-même. Le pont roulant les conduit au-dessus d’une ile sur laquelle se prélasse tout un groupe de crocodiles.
     Il fit une pause dans son exposé pour laisser l’imagination des prisonniers leur faire percevoir l’horreur de ce qui les attendait, avant de reprendre avec délectation.
     - Quand la trappe s’ouvre, les crocodiles se précipitent, chacun cherchant à être le premier à se servir mais ils détestent les vêtements. Allez à poil, répéta-t-il méchamment.
     Ils ne pouvaient rien faire d’autre que d’obtempérer.
Commenter  J’apprécie          00
 Je suis resté dans cette maison inconnue, à surveiller les cauchemars de ses occupantes, à ruminer sur les miens, emmitouflé dans une couverture, vautré dans un fauteuil sur la terrasse, à maudire ce jour, cette nuit. J’ai dormi, j’ai été réveillé, j’ai veillé, je me suis rendormi…
       La nuit a été un long mélange d’états seconds mêlant fantasmagories, chimères, hallucinations et visions.
     Je rêvais de Marc caracolant sur une licorne immaculée, de Marc chevauchant Véronique. Je rêvais de Gladys me faisant l’amour frénétiquement ; de Véronique qui la chassait pour prendre sa place ; de Marc qui m’attachait nu derrière sa 404 pour me précipiter dans un ravin ; de Marc qui sautait dans un torrent en furie m’entraînant derrière lui.
     Je me réveillais en sueur, haletant.
     Alors, je me mettais à l’écoute de la maison, craignant d’avoir hurlé dans la nuit mes frayeurs et mes jouissances. Je me faisais honte, mais je savourais mes délires ; je me conspuais pour mes fantasmes. Je me haïssais !
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de José Rigo (2)Voir plus

Quiz Voir plus

Un quiz plein d'étoiles (titres en littérature)

Quel écrivain, auteur de "Croc-Blanc", publie, en 1915, un roman fantastique intitulé "Le vagabond des étoiles" ?

Jack London
Romain Gary
Ernest Hemingway

10 questions
115 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , littérature américaine , bande dessinée , culture générale , poésie , étoile , littérature , livres , romanCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}